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Citation de Cielvariable


L’étincelle lubrique qui animait son regard bleu fit place
à une curiosité patente.
— Aucune idée, répondit l’homme. Tout ce qu’on peut
vous dire, c’est que la caisse est arrivée par avion et qu’elle
provient d’Angleterre.
— Vraiment ? s’exclama Vïelle en fronçant les sourcils.
Eh bien ! venez, suivez-moi. Vous la déposerez dans le
séjour.
Elle leur tourna le dos et, sans attendre, traversa le
vestibule. Elle se posta dans la pièce située à droite de
l’entrée, consciente du regard des deux hommes posé sur
ses rondeurs toutes féminines. Mais l’envie d’un amusegueule
lui était passée. Le contenu du colis l’intriguait trop,
sans compter le pressentiment soudain qui avait figé un
rictus sur ses lèvres en forme de coeur.
En s’efforçant de ne rien laisser paraître de son trouble,
elle regarda les coursiers passer de larges courroies autour
de leurs solides épaules pour d’abord soulever la caisse,
puis la poser au pied du foyer.
— Vous savez, c’est sacrément lourd, observa celui qui
avait les cheveux longs. Voulez-vous un coup de pouce
pour l’ouvrir ?
Et son collègue de renchérir, dans un superbe élan de
drague sans finesse :
— N ous ne voudrions pas que vous abîmiez vos si
jolies petites mains de musicienne. Vous semblez avoir
une dextérité exceptionnelle…
Vïelle contempla ses mains un instant et, d’une gracieuse
rotation du poignet, tourna ses paumes vers le haut. Elle
s’attarda une seconde sur sa ligne de vie, la caressant du
bout de l’ongle. Tous ces chemins qui y étaient imprimés…
Relever l’allusion aurait été un jeu d’enfant, mais elle
s’en garda.
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