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Citation de flolabbe


Durant cette période, il m’arrivait de croiser Raphaëlle dans l’open space. Elle portait toujours des tas de catalogues d’ameublement sous le bras. Cette fille se ternissait de jour en jour, je n’aurais pas été surpris qu’elle se dissolve un beau matin dans l’air ambiant. Ce fut pire lorsque Delahousse vint la voir dans l’open space, jeta une liasse de feuillets biffés sur son bureau et lui lâcha devant tout le monde :
Raphaëlle, on va essayer autre chose. Qu’est-ce que tu penses de l’aromathérapie ?
???
C’est un domaine en plein essor. La médecine s’y intéresse de près, tu sais ? L’aromathérapie, c’est à la fois de la botanique et de la chimie. On obtient, grâce à elle, des résultats étonnants. Elle peut transformer nos émotions, modifier notre humeur, nous toucher de l’intérieur … comme l’art, en somme !
Cette fois, la comparaison hasardeuse ne fit pas rire Raphaëlle. Son sens de l‘humour avait du plomb dans l’aile. De toute façon, l’autre ne plaisantait pas. Elle hocha la tête et attendit la suite.
Donc tu laisses tomber la décoration d’intérieur et à la place, tu m’écris 100 pages sur l’aromathérapie. Allez, ACTION ! dit-il d’une voix forte en insistant sur le dernier mot.
Il tourna les talons, repartit aussi brusquement qu’il était apparu. Elle se mit au travail sans piper mot. Et s’étiola un peu plus au fil des jours.
Dans notre pôle, une autre personne était en souffrance, pour des raisons différentes. Magali nous avait appris que son mari était atteint d’une leucémie. Son état avait nécessité une greffe de moelle. Il devait passer plusieurs mois en chambre stérile à La Pitié-Salpêtrière. Magali ne s’était pas arrêtée de travailler mais passait le voir à l’hôpital matin et soir. Cette nouvelle nous avait bouleversés. Notre collègue faisait preuve d’un grand courage. Elle nous avait demandé de ne pas aborder le sujet. Et nous la soutenions d’un sourire, d’une attention, en respectant sa pudeur.
Un soir j’étais allé récupérer une impression dans le local de l’imprimante et étalai mes épreuves sur un meuble bas, juste à côté du bureau de Grégoire. La porte en était restée ouverte. J’entendis distinctement sa voix, pleine de sollicitude, et celle, presque étouffée, de Magali.
Je t’avais bien demandé d’archiver les contrats auteurs de plus de cinq ans, n’est-ce pas ? Pourquoi tu ne l’as pas fait ? Ce n’est pas une critique, hein ? C’est juste pour savoir. -voix bienveillante-
Tu m’avais dit que ce n’était pas urgent. Grégoire. Qu’il fallait d’abord revoir tout le classement des CDD venus en renfort, ce que j’ai fait.
Certes, mais pourquoi n’as-tu pas archivé ces contrats après ? -voix “je veux juste comprendre, rassure-toi”-
Je n’en ai pas encore eu le temps, bredouilla Magali.
Explique-moi pourquoi, si tu veux bien -voix “aie confiansss, je sssuis là”-
Parce que dans la journée, j’ai trop de tâches à gérer. Je n’aurais pu le faire qu’en dehors de mes heures de bureau. Et tu sais bien que je ne peux pas rester trop tard. Je dois passer voir Louis à l’hôpital.
Aaaahh, fit le monstre. On tient le coupable ! -Voix triomphante et cinglante-
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