AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de babel95


Intérieur
Ennemi des théories et des sujets pompeux, Bonnard s'intéresse au thème de l'intimité au début des années 1890, probablement sous l'influence de Vuillard. Ses intérieurs, avec ou sans personnages, ne décrivent aucun fait remarquable mais renvoient à des situations psychologiques ou sentimentales comme la tendresse maternelle, la solitude, l'incommunicabilité entre les êtres, l'érotisme.
L'éclairage artificiel et les cadrages renforcent l'impression d'enfermement des personnages. Posés le plus souvent par ses proches - sa mère, ses neveux, sa compagne - les protagonistes de ces huis clos ressemblent aux créatures énigmatiques au bord des ténèbres du théâtre symboliste de Maeterlinck, dont Bonnard était familier. Bonnard invente des dispositifs sophistiqués pour traduire le vertige de la pensée et des sens, comme le paravent pour séparer les amants - Marthe et lui-même - dans l'Homme et la Femme.
Son point de vue dans l'espace est souvent mobile, tantôt en surplomb, tantôt en contre-plongée, comme pour mieux surprendre son modèle. Le jeu des miroirs dans l'admirable composition intitulée La Cheminée renvoie à l'énigme du regard. Qui regarde qui ? Le modèle regarde son reflet dans la glace et le reflet de son reflet dans un miroir placé derrière lui. Le spectateur contemple les deux et s'interroge sur le tableau placé dans le fond.
Commenter  J’apprécie          90





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}