Je devrais être folle de rage mais ce n'est pas de la colère que je ressens, pas du tout, juste un désir soudain franc et massif, à couper le souffle. Si on était chez Harlequin, je tomberais en pâmoison, il me sortirait de l'eau à bout de bras, me poserait délicatement sur la banquette avant de me prendre sauvagement. Mais on n'est pas dans un putain de roman à l'eau de rose. Et ce connard ne bouge pas.
– Vous n'avez pas l'air très… à l'aise…
Toujours ce ton moqueur, toujours aussi joueur. Les deux mains sur mes épaules, le poids de son corps m'immobilise. Il glisse une main sous ma jambe, l'enroule autour de sa taille. Et là, je sens ce qui ne peut être que son sexe au garde-à-vous. Les mains bloquées, difficile d'en évaluer la taille, mais ça semble consistant.
– Je trouve ta phrase, et excuse-moi du peu, quelque peu… redondante. T'as regardé trop de contes de fées. On n'est pas dans Cendrillon là et d'ailleurs même le prince Charmant, il se déplace pas avec sa fichue pantoufle de vair, il a des sbires pour ça. Il avait à faire sur Paris, il a fait un crochet par chez moi et voilà. Et s'il revient tout à l'heure, c'est pour qu'on gagne du temps.
– Mouais…
– Bon et sinon, votre vie, bien ou bien ?
– Certainement pas aussi trépidante que la tienne…
– Tu parles, j'ai deux de tension, j'arrête pas