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Citation de Villoteau


Mon père tient à impressionner les Français en montrant
que sa fille est actuellement la princesse du plus
haut rang des cours européennes ; il m’accompagne sur
une partie du voyage, jusqu’à Fontarabie. Puis, à la rivière
Bidassoa, représentant la frontière entre nos deux pays,
« l’échange » de princesses aura lieu.
Nous avons fait en sorte que la richesse de mon équipage
rappelle à la cour de France que je suis l’arrière-petite-
fille de Charles Quint. Douze malles et vingt-deux
coffres sont tirés par des mules et des chevaux ; mon cortège
est si long que je n’en vois ni le début ni la in en
sortant ma tête par la portière.
Pour mon propre lit, j’emporte soixante draps et cinquante
taies d’oreiller. Pour ma toilette personnelle, j’ai
prévu soixante-douze mouchoirs en toile de Hollande
ainsi que vingt-quatre petits linges pour le nettoyage de
mes dents. Deux chariots transportent toutes mes pièces
de velours ainsi que les trois cent soixante rubans assortis
à mes cheveux blonds et à chacune de mes robes. L’ensemble
de ma garde-robe ainsi que mes objets religieux,
la vaisselle d’argent pour les jours ordinaires sont tirés sur
des chariots numérotés. Les plateaux de présentation de
mes fraises à roue de moulin et collerettes, mes accessoires
de toilette et le brasero pour mon eau chaude du
matin sont en in de cortège et cela est bien dommage :
j’ai froid aux pieds ! Le plancher du carrosse est gelé par
les projections de boue glacée que les sabots des chevaux
nous envoient. L’humidité froide transperce les planches ;
le tapis de laine brodé à mes armoiries est trempé.
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