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Citations de Isabelle Duquesnoy (273)


- Est-ce qu'ils dévorent des enfants ?
- Ils sont inoffensifs, assurait-elle d'un ton bienveillant. Et ils adorent les caresses. Veux-tu caresser mes saint-bernard ?
- Oh, oui ! Mais je ne m'appelle pas Bernard.

Deuxième partie
-chap 28 - p. 173 -
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Je ne connais personne qui vous puisse aider. Je vends des remèdes de bonne fame*, des prières et des calculs astrologiques.

*. Fame : du latin fama, signifiant ''réputation". L'expression "remède de bonne fame" est devenue "de bonne femme" par déformation.

Deuxième Partie
Chap.22 - p.146 -
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- Madaaame ! se mit à gémir Mlle des Œillets. Je subis les affres de la passion et je me lasse de vivre dans l'attente du roi. Jadis, je me contentais de lui offrir un peu de plaisir durant les grossesses et les empêchements d'Athénaïs, mais à présent qu'il me désire moins ... J'en espère davantage ! [...] Après mes services, j'ai voulu qu'il reconnaisse ma fille². L'enfant est née sous le faux nom de Louise de Maisonblanche. Il n'y a pas de raison à légitimer les enfants d'Athénaïs, et non le mien. Le roi me doit cette justice, mais il ne veut rien entendre ! A présent, c'est elle qui me dispute ses faveurs alors que ce serait mon heure d'en récolter les bénéfices.

².Parmi les descendants directs de Louis XIV et de Mlle des Œillets se trouverait le flippant Xavier Dupont de Ligonnès !

Deuxième Partie
Chap. 24 - p. 153 -
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Ces attractions plaisaient aux femmes, même et surtout aux plus âgées. Au moins, si on ne leur faisait plus guère la cour, elles pouvaient s'adonner aux plaisirs arsouilles que leur vieillesse et leur fortune permettaient encore.

Première partie
Chap.3- p.39 -
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- Tes parents ont-ils été bons pour toi ? l'interrompis-je.
- Eh bien... Disons que jusqu'à l'âge de cinq ans, j'ai cru que "pousse-toi" signifiait "bonjour".
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Mon petit Victor, je regretterai amèrement ta compagnie, le parfum des épices que nous versions dans les pâtés pour masquer l'odeur des viandes avariées et nos mines obligées à la clientèle les jours de foire. Ces souvenirs égayeront ma vieillesse.
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«  On a tout écrit sur ton père.
Beaucoup de louanges, autant de médisances, jusqu’aux circonstances de sa mort, qui n’ont pas suffi à calmer les calomnies .
Mais qui connaît la vérité ? . Moi seule .
Le festival Mozart, c’est moi.
Les monuments et les statues dressées dans les jardins publics , c’est moi.
Le Mozarteum de Salzbourg , c’était mon idée.
Mais qui es - tu , pour me dire que j’ai mal agi ?
Parce que tu me vois âgée, criquette et ratatinée ? » .
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La Reynie a pris des notes de tout ce qu’il entendait et a fait arrêter la Voisin soixante-sept jours après ses deux comparses. Elle a immédiatement avoué avoir brûlé dans le four de son alambic ou enterré les restes d’au moins deux mille cinq cents enfants.
Entre le 10 avril 1679 et le 21 juillet 1682, la Chambre ardente créée pour ce dossier a interrogé quatre cent quarante-deux accusés, et ordonné l’arrestation de trois cent soixante-sept d’entre eux.
Une grande partie de la noblesse a été relâchée, après avoir désigné des personnes de première importance (dont Mme de Montespan, la favorite), bénéficiant de la volonté du roi de ne pas ébruiter la culpabilité de son proche entourage. En effet, Louis XIV redoutait que le peuple ne découvre que, malgré les règles de vie qu’il avait imposées, celui-ci était composé de scélérats.
Pour autant, 218 accusés ont été maintenus en prison.
36 ont été condamnés à mort.
4 sont partis aux galères.
23 ont été bannis.
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Ce soir-là, il promenait sa supériorité dans le jardin., un verre de champagne à la main, se plaisant à raconter le dernier accouchement difficile pour lequel on l'avait appelé. Deux jeunes qu’il avait formés venaient d'abandonner une femme, après avoir tiré comme des sonneurs de cloches sur l'enfant encore vivant, le premier lui ayant arraché la tête, le second, les bras et un pied. Tel un sauveur de l'humanité, M. Moriceau était arrivé le dernier, se contentant de retirer ce qu'il restait au fond de la matrice de la malheureuse, morte d'infection six jours plus tard.
-Les femmes m'offrent toute la reconnaissance que je désire prendre d'elles, osa-t-il déclarer, la bouche pleine de compote. Avant de se vanter d'accepter les remerciements en nature.
(p.245)
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La troisième chambre s’était imposée dès les premières prières d’avortement. Simple et froide, cette pièce n’avait pas pour mission de flatter quiconque, bien au contraire. Comme on leur faisait traverser la salle des gueux respectables, puis celles des riches favorisés, les clientes reçues ici mesuraient leur détresse : ni riches ni pauvres, mais pitresses et honteuses. Toutefois, la discrétion leur était assurée par l’absence d’ouverture sur l’extérieur.

Chapitre 15 (p106)
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Faites donc ici comme avec votre coquin : le jupon entre les dents et la cliquette au vent.
(p.111)
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- Ne fais pas cette tête de manche à couilles, lui asséna-t-elle. Ça ne marche pas avec moi, je te connais par cœur : c'est moi qui t'ai tricoté.
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Giacomo se disait honoré que sa chienne ait été engrossée par le compagnon de Mozart ; il conserverait un chiot pour lui, ainsi qu’un autre pour moi. S’ensuivaient d’infinies descriptions de chaque jeune, accompagnées d’un dessin montrant bien l’emplacement des taches de brun et noir qu’ils portaient sur le dos. Il me suppliait de décider promptement mon choix, car la filiation de cette portée lui attirait de nombreuses demandes. « Chacun veut ici avoir un descendant du grand Mozart ! »
Je lui proposai de relever pour moi le plus goinfre et le plus joueur des petits et de l’offrir à la personne de son choix, avisant bien celle-ci qu’il s’agissait d’un chiot de Wolfgang Mozart, portant les mêmes traits de caractère que lui ! Tu vois, rien que l’idée d’un descendant ou d’un proche de ton père mettait le monde en transe. Cet engouement fut si rapide après sa mort que je ne parvenais pas à me raisonner : c’était injuste qu’il n’ait jamais profité – oh ! quelques mois seulement ! – de cette reconnaissance internationale.
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Monsieur, vous avez fait arrêter la Voisin, ma mère, pour « actes de diablerie », puis vous l’avez interrogée trois jours durant.
On raconte qu’elle a été passée à la question, mais je n’en crois rien. Le jour de son exécution, j’ai pu remarquer qu’elle ne portait aucune marque de torture sur le corps. Les autres condamnées avaient les genoux broyés par les coins de bois, les orteils arrachés par les cisailles, elles étaient incapables de marcher jusqu’à leur bûcher ; vos gens les y portaient.
Ma mère, non.
Elle a même refusé le bras du prêtre et donné des coups de pied dans les brindilles.
Je n’ai que vingt et un ans, mais je sais raisonner : si ma mère ne portait aucune trace de supplice, cela signifie qu’elle a immédiatement avoué ses crimes ; avant même que vos exécutants ne la touchent, elle a reconnu ses maléfices.
Alors, pourquoi suis-je enfermée à mon tour ?
Je suis Marie-Marguerite, fille d’Antoine Monvoisin et de Catherine Deshayes, que l’on a jetée comme un vieux sac à lentilles dans la cave.

Billet no 1 pour M. de La Reynie (p17)
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Note de bas de page 115

Les médecins tentaient parfois de soigner leurs patients en leur soufflant de la fumée dans l’anus, croyant que la fumée pouvait réamorcer la respiration. Celui qui recevrait ce traitement était souvent moqué, à condition qu’il se réveille. On l’appelait alors « l’enfoiré » ou « l’enfumé » et l’on s’amusait du fait qu’il « l’avait eu dans le cul ».
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-Catherine, il faut qu'on cause, dit-il sans y prêter attention.
-J'espère pour toi que c'est important, parce que l'eau de mon bain va refroidir...
Il se laissa distraire un instant.
-Tu prends des bains ?! Mais c'est très mauvais ! L’eau ramollit les dents et traverse la peau...
-Je fais comme tout le monde, j'en prends qu'un par an. Mais dis-moi, t'es quand même pas venu jusqu'ici à c’t’heure pour me tenir la serviette ?
(p.295)
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La regardant dénouer sa squinquerque, elle s’était demandé pourquoi sa mère portait cette cravate, d’ordinaire réservée aux femmes sans poitrine. Les dames de qualité à gorge plate usaient parfois de subterfuges pour gonfler leur corsage, ou d’un accessoire pour détourner l’attention des messieurs de cette gêne qui les chiffonnait. Mais Marie-Marguerite n’en saisissait pas la nécessité sur sa mère ; certes ses seins pendaient comme des oreilles de chien, au moins étaient-ils gros.

Chapitre 35 (p211)
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Il s’enhardit à simuler une célébration de l’eucharistie, jusqu’à brandir un morceau de nougat au-dessus des têtes en proférant :
— Prenez, et mangez-en tous. Vous ferez cela en mémoire des morts.
Et, anticipant l’étonnement scandalisé d’une cliente devant ce détournement de la liturgie, il lui sourit :
— Quand on est mort, on ne s’en rend pas compte. C’est pour les autres que c’est difficile.
— Quand on est con, c’est pareil, murmura Antoine.

Chapitre 13 (p92)
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Nous décidâmes d'agir dès la nuit, à l'heure où les fossoyeurs regagnent leur logis ; l'outillage nécessaire à notre plan était prêt. Moi, je n'étais pas vraiment disposé ; je voulais fuir, courir au loin et me jeter dans la Seine, ou dans le vide.
Mais comment rencontre t-on le vide autrement qu'en soi ?
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Angélique au visage de madone rajustait le foulard bleu pâle noué dans ses cheveux. Ses boucles soyeuses habillaient sa gorge blanche. A mon tour, je me sentis jaloux. Jaloux des petites mèches folles qui, agitées par une légère brise, frôlaient son front et faisaient battre ses paupières. Jaloux de sa main pâle qui les rejetait en arrière. Jaloux du bras de sa mère, qu'elle agrippait nerveusement, froissant l'étoffe de sa manche.
Et soudain, je me souvins que j'étais laid. Laid et, de surcroît tordu.
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