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L'embaumeur de Isabelle Duquesnoy
- Tes parents ont-ils été bons pour toi ? l'interrompis-je. - Eh bien... Disons que jusqu'à l'âge de cinq ans, j'ai cru que "pousse-toi" signifiait "bonjour". |
Il était temps de faire une rétrospective de l'année 2021 au niveau des polars !!! Voici donc un best of des chroniques littéraires de l'année avec la journaliste Valérie Expert et le libraire Gérard Collard... L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! La Pâqueline ou les mémoires d'une mère monstrueuse de Isabelle Duquesnoy aux éditions De La Martinière https://www.lagriffenoire.com/1069144-romans-la-paqueline-ou-les-memoires-d-une-mere-monstrueuse.html L'embaumeur - ou L'odieuse confession de Victor Renard de Isabelle Duquesnoy aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/116284-poche-l-embaumeur---ou-l-odieuse-confession-de-victor-renard.html Avalanche Hôtel de Niko Tackian aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/1029137-divers-polar-avalanche-hotel.html Jeux de dupes de Maud Tabachnik aux éditions City Poche https://www.lagriffenoire.com/1097235-romans-jeux-de-dupes.html Quarantaine de Peter May et Ariane Bataille aux éditions du Rouergue https://www.lagriffenoire.com/1073894-romans-quarantaine.html le Carnaval des ombres de R.J. Ellory et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/1084894-romans-le-carnaval-des-ombres.html Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d'une pipe ! de Nadine Monfils aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/1080465-romans-les-folles-enquetes-de-magritte-et-georgette-t1-----nom-d-une-pipe.html Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette : À Knokke-le-Zoute ! de Nadine Monfils aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/1084767-romans-les-folles-enquetes-de-magritte-et-georgette-t2-----a-knokke-le-zoute-.html La Dernière Balade de Jean Townsend de Fred Vermorel et Paul Simon Bouffartigue aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/1088745-romans-la-derniere-balade-de-jean-townsend.html L'Épouse et la veuve de Christian White et Isabelle Maillet aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/100777-coffrets-coffret-polar-gf.html le Mystère Sammy Went de Christian White et Simone Davy aux éditions Denoël https://www.lagriffenoire.com/1062126-divers-polar-le-mystere-sammy-went.html le Cinquième coeur de Dan Simmons et Cécile Arnaud aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/1087802-polar-historique-le-cinquieme-coeur.html
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L'embaumeur de Isabelle Duquesnoy
- Tes parents ont-ils été bons pour toi ? l'interrompis-je. - Eh bien... Disons que jusqu'à l'âge de cinq ans, j'ai cru que "pousse-toi" signifiait "bonjour". |
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L'embaumeur de Isabelle Duquesnoy
Mon petit Victor, je regretterai amèrement ta compagnie, le parfum des épices que nous versions dans les pâtés pour masquer l'odeur des viandes avariées et nos mines obligées à la clientèle les jours de foire. Ces souvenirs égayeront ma vieillesse.
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La redoutable veuve Mozart de Isabelle Duquesnoy
« On a tout écrit sur ton père. Beaucoup de louanges, autant de médisances, jusqu’aux circonstances de sa mort, qui n’ont pas suffi à calmer les calomnies . Mais qui connaît la vérité ? . Moi seule . Le festival Mozart, c’est moi. Les monuments et les statues dressées dans les jardins publics , c’est moi. Le Mozarteum de Salzbourg , c’était mon idée. Mais qui es - tu , pour me dire que j’ai mal agi ? Parce que tu me vois âgée, criquette et ratatinée ? » . |
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La redoutable veuve Mozart de Isabelle Duquesnoy
Giacomo se disait honoré que sa chienne ait été engrossée par le compagnon de Mozart ; il conserverait un chiot pour lui, ainsi qu’un autre pour moi. S’ensuivaient d’infinies descriptions de chaque jeune, accompagnées d’un dessin montrant bien l’emplacement des taches de brun et noir qu’ils portaient sur le dos. Il me suppliait de décider promptement mon choix, car la filiation de cette portée lui attirait de nombreuses demandes. « Chacun veut ici avoir un descendant du grand Mozart ! » Je lui proposai de relever pour moi le plus goinfre et le plus joueur des petits et de l’offrir à la personne de son choix, avisant bien celle-ci qu’il s’agissait d’un chiot de Wolfgang Mozart, portant les mêmes traits de caractère que lui ! Tu vois, rien que l’idée d’un descendant ou d’un proche de ton père mettait le monde en transe. Cet engouement fut si rapide après sa mort que je ne parvenais pas à me raisonner : c’était injuste qu’il n’ait jamais profité – oh ! quelques mois seulement ! – de cette reconnaissance internationale. + Lire la suite |
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Anne, fiancée de Louis XIII : Journal d'une future reine de France, 1614-1617 de Isabelle Duquesnoy
Sous nos jupes à vertugadin, nous portons des culottes à longues jambes, exactement comme les hommes. Ces culottes sont attachées à une sorte de pourpoint par des jarretières ou des ferrets. Les bas de soie d’Espagne sont à la mode dans toute l’Europe ; nous les portons toujours de couleur vive : jaunes, rouges, violets, verts… Malgré la rigueur du temps et l’humidité, je chausserai des souliers italiens à hauts talons car les souliers blancs français ne sont plus à la mode. Mes dames de cour prétendent que les Françaises de la haute noblesse ne portent plus de fraise à roue de moulin autour du cou et l’ont remplacée par un haut col en éventail, maintenu par du il de fer et garni de dentelles de ils d’or. Généralement, au sortir de leur carrosse, les femmes élégantes se plaquent un masque sur le visage pour éviter de brunir ; une peau blanche comme du lait est plus appréciée qu’un teint d’olive. Je ne porterai pas ce masque pour une simple raison : le climat orageux d’aujourd’hui annonce surtout de la pluie. Je mettrai un corsage de satin vert (assorti à mes yeux) orné de broderies d’or (qui rappellent la couleur de mes cheveux). Mes dames ixeront par-dessus un bustier d’ivoire et de nacre. De longues manches entonnoir et la taille allongée en pointe achèveront de me grandir un peu, car je suis plutôt petite pour mon âge. Je serai poudrée et coiffée d’un chignon en forme de poire, dans lequel seront piquées des épingles de diamants et de perles. + Lire la suite |
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Anne, fiancée de Louis XIII : Journal d'une future reine de France, 1614-1617 de Isabelle Duquesnoy
La route est longue et ennuyeuse, le temps est maussade et j’ai des fourmis dans les jambes. Rien n’est plus malaisé que d’écrire dans un carrosse ! Heureusement, Doña Estefania, ma première dame de chambre, assise sur l’autre banquette, me tient l’encrier, en priant le ciel de ne pas tacher sa robe à chaque secousse. L’envie d’écrire ce journal m’est venue ce matin, lorsque le paysage monotone qui déilait devant nos yeux m’engourdissait l’esprit. Quelle bonne idée ! Même si j’ai peu l’habitude d’écrire, tenir un journal c’est un peu comme se confier à une amie fidèle, qui jamais ne trahira mes confidences. Pour une princesse de mon rang, il est très difficile d’avoir un jardin secret ; je n’ai pas le droit de rester seule un instant. Je suis en route pour la France car mon père m’a promise en mariage au roi Louis XIII, déclaré majeur depuis l’année dernière. Le roi de France a quatorze ans, tout comme moi. |
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Anne, fiancée de Louis XIII : Journal d'une future reine de France, 1614-1617 de Isabelle Duquesnoy
Mon père tient à impressionner les Français en montrant que sa fille est actuellement la princesse du plus haut rang des cours européennes ; il m’accompagne sur une partie du voyage, jusqu’à Fontarabie. Puis, à la rivière Bidassoa, représentant la frontière entre nos deux pays, « l’échange » de princesses aura lieu. Nous avons fait en sorte que la richesse de mon équipage rappelle à la cour de France que je suis l’arrière-petite- fille de Charles Quint. Douze malles et vingt-deux coffres sont tirés par des mules et des chevaux ; mon cortège est si long que je n’en vois ni le début ni la in en sortant ma tête par la portière. Pour mon propre lit, j’emporte soixante draps et cinquante taies d’oreiller. Pour ma toilette personnelle, j’ai prévu soixante-douze mouchoirs en toile de Hollande ainsi que vingt-quatre petits linges pour le nettoyage de mes dents. Deux chariots transportent toutes mes pièces de velours ainsi que les trois cent soixante rubans assortis à mes cheveux blonds et à chacune de mes robes. L’ensemble de ma garde-robe ainsi que mes objets religieux, la vaisselle d’argent pour les jours ordinaires sont tirés sur des chariots numérotés. Les plateaux de présentation de mes fraises à roue de moulin et collerettes, mes accessoires de toilette et le brasero pour mon eau chaude du matin sont en in de cortège et cela est bien dommage : j’ai froid aux pieds ! Le plancher du carrosse est gelé par les projections de boue glacée que les sabots des chevaux nous envoient. L’humidité froide transperce les planches ; le tapis de laine brodé à mes armoiries est trempé. + Lire la suite |
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La redoutable veuve Mozart de Isabelle Duquesnoy
Beethoven est mort, abandonné , le dos mangé par les punaises de lit. Schubert a suivi son cortège, à la fois triste et réjoui qu'une place se libère. Ainsi va la vie des musiciens : Schubert n'a jamais tant composé qu'après le vide laissé par Ludwig. Cette année, on joue du Rossini à Paris, grand bien lui fasse. Un certain Mendelssohn compose et dirige l'orchestre qui joue ses symphonies ; parfait. Chopin et Wagner déplacent les foules ; rien ne prouve qu'ils ne finiront pas dans la misère et l'oubli.
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Anne, fiancée de Louis XIII : Journal d'une future reine de France, 1614-1617 de Isabelle Duquesnoy
Le temps a vite passé, j’étais vraiment impatiente de découvrir ma nouvelle vie ; mon père a surveillé mon éducation et j’avais hâte de me montrer digne des charges et des devoirs qui incombent aux reines. Parfois, lorsque je me sens très tourmentée, je me parle à moi-même. Je me dis : « Calme-toi, Anne… Ne te préoccupes… Calme-toi. » Aujourd’hui, je suis là, assise sur le capiton de soie d’un carrosse tiré par quatre chevaux, secouée comme un royal sac de noisettes, les yeux rougis de larmes et deux minutes après, je ris aux éclats. Je n’ai jamais rencontré Louis, mon fiancé ; il n’est pas d’usage qu’un roi sorte de son pays excepté pour conduire une guerre. Les communications entre rois et reines passent toujours par des ambassadeurs et nos mariages ont lieu par procuration. Le mariage du roi de France avec une princesse d’Espagne n’est pas un motif pour déranger Sa Majesté ! Pourtant, je l’avoue, j’espérais secrètement que Louis viendrait m’accueillir ou me saluer… Mais le roi Louis XIII de France n’est pas venu demander ma main et mon éducation m’interdit d’en être déçue. + Lire la suite |
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La Pâqueline ou les mémoires d'une mère monstrueuse de Isabelle Duquesnoy
Je garde en mémoire le souvenir d’une énorme cargaison de Noirs que l’armateur se lamentait d’avoir perdue, ces gens capturés et enchaînés étaient morts les uns après les autres durant la traversée. La saleté avait causé une épidémie de fièvre dont les passagers avaient tous souffert, sans que nul n’ait pu les en guérir. Sur les cinq cents Noirs que le capitaine se vantait d’avoir entassés dans les cales du navire, il n’en restait que vingt-trois, dont la santé semblait chancelante. – Allez-vous en acheter un, Monsieur Delamarre ? – Ici, on ne les paie pas en argent, répondit-il. On les échange contre des marchandises plus onéreuses. Je doute que mes plantes médicinales intéressent cet armateur… – Et que deviennent ces gens, une fois qu’ils ont été choisis par quelqu’un ? – Ils sont utilisés comme domestiques, mais ils ne sont pas payés. C’est un comportement que je réprouve, même si Voltaire lui-même n’y voit rien de mal. D’ailleurs on raconte qu’il a investi une petite fortune dans un navire négrier ; je t’avoue que, après avoir lu son majestueux Traité sur la tolérance, je ne comprends plus les raisonnements de ce grand esprit. + Lire la suite |
"Les enquêtes d'Hannah Swensen, tome 1 : Meurtres et XXXX" de Joanne Fluke. Un roman policier avec des recettes de cuisine notamment avec des petits trucs à mettre dans la pâte ! C'est la pâtissière qui mène l'enquête.