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Citation de zenzibar


 …. Oh ! Le doux assoupissement des sens et de la conscience dans la monotonie de la vie aux pays du soleil !
Oh ! La douce sensation de se laisser vivre, de ne plus penser, de ne plus agir, de ne plus s’astreindre à rien , de ne plus regretter, de ne plus désirer, sauf la durée indéfinie de ce qui est !
Oh ! La bienheureuse annihilation du moi, dans cette vie contemplative du désert !

….Parfois, cependant il est encore de ces heures troublées où l’esprit et la conscience, je ne sais pourquoi, se réveillent de leur longue somnolence et nous torturent.
Combien de fois n’ai je pas senti mon cœur se serrer en songeant à ma vocation d’écrire et de penser, à mon ancien amour de l’étude et des livres, à mes curiosités intellectuelles de jadis…..

Heures de remords, d’angoisse et de deuil.

Mais ces sentiments n’ont presque jamais d’action sur la volonté qui reste inerte et n'agit point….

Puis la paix et le silence ambiants nous reprennent et de nouveau, recommence pour nous la vie contemplative, la plus douce, mais aussi la plus stérile de toutes.

« Tu enfanteras dans la douleur », fut-il dit à la première femme, et pareille obligation pesa sans doute sur les destins du premier Prométhée de la pensée, du premier Héraclès de l’art. Une voix secrète a dû lui dire : Quand ton esprit ne sera pas à la torture, quand ton cœur ne souffrira pas, quand ta conscience ne te fera pas subir d’interrogatoires sévères, tu ne créeras pas…

Inerte reste ma main et silencieuses mes lèvres.

Pourtant je comprends bien la fatalité universelle : c’est la brûlure délicieuse et torturante d’aimer qui fait chanter l’oiseau au printemps, et les immortels chefs-d’œuvre de la pensée sont issus de la souffrance humaine... 

(p. 100 et 101)
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