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Citation de zenzibar


Les grands buissons sahariens au feuillage d’aiguilles sombres se sont dépouillés des poussières hivernales et semblent vêtus de velours.

Les jujubiers, ratatinés,, comme ramassés sur eux-mêmes, d’aspect méchant, se couvrent de petites feuilles rondes d’un vert tendre, presque doré ; les genêts sont tout étoilés de fleurs blanches, petits sabots candides et parfumés ; des herbes s’élèvent gonflées de sève ; les touffes de drinn, faisceaux rigides et brillants, sont vertes et s’empanachent déjà : çà et là, une asphodèle érige sa haute hampe et ses petites clochettes pales ; un iris violet et d’humbles fleurettes bleues qui se cachent dans l’ombre amie des buissons…

De toute cette verdure, de toutes ces richesses écloses d’hier, étalées pour quelques jours sous le ciel qui sera de plomb bientôt, qui cessera de sourire pour des mois et des mois, un parfum monte, composite et grisant, une senteur languissante et chaude.

Une infinité d’oiseaux migrateurs voltigent et chantent dans le désert en fête. Les alouettes s’élèvent vers le jour naissant, lancent en battant des ailes leur appel tendre, puis retombent dans les buissons comme pâmées.
Et sur toute cette joie éphémère la tristesse mystérieuse du désert partout son ombre éternelle. 

(p. 98 et 99)
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