De quel droit m'as-tu enlevée à ceux que j'aime? Pourquoi me forces-tu à vivre, alors que je me suis habituée à l'idée de mourir, depuis des mois. Que sais-tu de ce qui est mieux pour moi?Je ne redoute pas l'Umshlagplatz ! Je sais bien que les hommes n'y partent pas en vacances et que la confiture et le pain que les Allemands nous donnent ne sont qu'un maigre appât pour nous mener à l'abattoir. J'ai compris tout cela. J'observe les gens, j'écoute les conversations des adultes crédules, je colle mon oreille aux murs et j'entends les murmures dans la nuit. Je sais ce qui nous attend.