Elle avait 27 ans, de multiples disques d’or... Elle remplissait des stades de fans toujours présents à chacune de ses tournées. Elle venait de produire son septième album qui faisait un carton. Elle travaillait comme une damnée tous les jours de la semaine pour être à la hauteur des attentes de ses fans. Elle ne s’économisait jamais, donnant tout pour son art, tout pour ces gens qui écoutaient sa musique puis venaient la voir en concert. Néanmoins, la meilleure façon de vendre un torchon était de ragoter sur ce qu’elle faisait, cherchant un sens inexistant au moindre de ses faits et gestes.
Elle devrait aller se faire maquiller, pour dissimuler les cernes sous les yeux. Elle ne dormait pas bien en ce moment, trop inquiète pour sa grand-mère. À quoi servait l’argent qu’elle avait gagné si elle ne pouvait s’assurer que son aïeule irait mieux ?
Elle était un cliché, se dit-elle, la gentille fille qui ne vit que pour faire du bien aux gens qu’elle aimait. Elle était égoïste, Dieu merci. Plusieurs de ses petits amis l’avaient affirmé. Venant de vaniteux comme eux, elle avait toujours choisi de faire comme si c’était un honneur de s’entendre insulter ici par de tels spécimens.
Ressasser le passé ne servait et ne menait absolument nulle part. Elle essaya de penser à autre chose. Elle attendait que son assistante personnelle lui communique les informations de ses prochaines obligations. Ceux qui rêvaient de vivre de sa vie auraient dû savoir le nombre de règles et de principes qu’on découvrait une fois qu’on devenait une personnalité publique. Elle serait restée avec délice dans son lit ce matin, mais tout voyage devait avoir un but et un objectif prédéfini.
Les journalistes se permettaient de porter un jugement sur les garçons qu’elle voyait et sa vie amoureuse en général, tout en prenant soin de la diaboliser. Parfois, sans le savoir, ils écrivaient des choses qui lui rappelaient trop sa mère et sa façon de faire. Marlowe menait sa vie en faisant tout pour qu’on ne puisse jamais dire « telle mère, telle fille .
L’avenir appartenait à ceux qui osaient tout, non ?