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Citation de VALENTYNE


Perchés sur un mur nous assistâmes un jour à une petite scène. Dans une courette, un cheval emballé était poursuivi par un gros garçon qui essayait de le diriger vers l’écurie. Le cheval se cabrait et envoyait des ruades dans le vide. Umbertino, de sa place qui le mettait hors de danger, s’amusait diablement et hurlait de plaisir. Sa joie bruyante me plaît beaucoup ; elle me semble pourtant un signe de l’hystérie qui a sévi chez ses ancêtres. Cette fois-là sa joie ne pouvait blesser personne : le pauvre diable qui était en contrebas aux prises avec le cheval ne pouvait ni nous voir, ni nous entendre. Il prit soudain une décision. Il s’éclipsa par une porte de la cour et revint, une poignée de foin à la main. Le cheval flaira l’odeur : quand l’homme recula vers la même porte, il le suivit mené par la faim et disparu à la suite de l’homme. Umbertino hurlait : « Ne le suis pas ! tu es un idiot ! il va t’attraper. » Et chaque fois que nous passâmes par là, il regardait cette cour : « La cour du cheval idiot. » Mais nous n’avons plus jamais revu ni le cheval ni l’homme. Alors Umbertino se prenait à songer : « Peut-être que si la chose s’est renouvelée, le cheval ne s’est plus laissé attraper et a réussi à flanquer une bonne ruade et à cette heure il va, libre, loin très loin dans quelque pâturage ».
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