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Citation de Josephine2


Page 97

La carte exprimait, sans rien dissimuler, la tendresse du père de Seitarô pour sa femme. Il était plein de sollicitude pour elle. Il lui avait écrit depuis les nombreux lieux où il séjournait. Parfois, il y avait deux cartes envoyées le même jour.
— Ça fait envie, n’est-ce pas, ai-je commenté avec émotion, les yeux sur la carte. Un soupir m’a échappé.
— C’est évident quand on y pense, mais mon père et ma mère étaient aussi un homme et une femme. Cela ne m’avait jamais frappé dans ma position d’enfant.
— Votre mère attendait les lettres de votre père, ai-je commenté.
Seitarô, les yeux fermés, a profondément hoché la tête. J’ai murmuré d’un ton pénétré :
Et elle en espère encore aujourd’hui, c’est ça ?
— Voilà pourquoi elle veut rentrer chez elle. La voir comme ça m’attriste. Je l’imagine, quand nous étions enfants, aller vérifier la boîte aux lettres en cachette… C’était un amour secret, qu’ils nous cachaient, a-t-il dit d’une traite.
En cours de route, sa voix s’était brisée ; il a discrètement essuyé les larmes qui lui étaient montées aux yeux. Puis il s’est redressé et m’a demandé, bien en face :
— Pourriez-vous écrire une lettre de mon père depuis le paradis ?
C’était à mon tour d’avoir les larmes aux yeux.
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