Une belle soirée de partage autour des coups de coeur de nos libraires !
Ci-dessous les romans présentés :
- La nuit des pères, Gaëlle Josse, Notablia
- Les enfants endormis, Anthony Passeron, Globe
- Chien 51, Laurent Gaudé, Actes Sud
- L'odyssée de Sven, Nathaniel Ian Miller, Buchet Chastel
- Qui sait, Pauline Delabroy-Allard, Gallimard
- Biche, Mona Messine, Livres Agités
- La mémoire de l'eau, Miranda Cowley Heller, Les Presses de la Cité
- Chouette, Claire Oshetsky, Phébus
- le goûter du lion, Ogawa Ito, Picquier
- Que reviennent ceux qui sont loin, Pierre Adrian, Gallimard
- La femme du deuxième étage, Jurica Pavicic, Agullo
- Un profond sommeil, Tiffany Quay Tyson, Sonatine
- On était des loups, Sandrine Collette, JC Lattès
- Hors la loi, Anna North, Stock
- Frankenstein et Cléopâtre, Coco Mellors, éditions Anne Carrière
- Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali, La Peuplade
- L'été où tout a fondu, Tiffany McDaniel, Gallmeister
- Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun, Christian Bourgois
- Trois soeurs, Laura Poggioli, L'Iconoclaste
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-Je vais te confier quelque chose qui va t’aider, Poppo.
-Comment ça ? ai-je demandé.
-C’est la formule secrète du bonheur, que j’ai appliquée toute ma vie, a-t-elle dit en riant.
-Apprenez-la-moi !
-Eh bien, il faut se dire à l’intérieur : « Brille, brille. » Tu fermes les yeux et tu répètes « Brille, brille », c’est tout. Et alors, des étoiles se mettent à briller les unes après les autres dans les ténèbres qui t’habitent, et un beau ciel étoilé se déploie.
-Il suffit de répéter « Brille, brille » ?
-Oui, c’est simple, hein ? Et ça fonctionne n’importe où. Quand tu fais ça, les problèmes, les chagrins, tout s’efface sous un joli ciel plein d’étoiles. Vas-y, essaie. Puisqu’elle m’y invitait, j’ai continué à avancer lentement, appuyée sur son bras, les yeux fermés. Brille brille, brille brille, brille brille, ai-je répété en moi-même. Et en effet, dans le néant de ténèbres qui régnait en moi se sont invitées des étoiles ; à la fin, c’en était même éblouissant.
-C’est magique.
-N’est-ce pas ? Cette formule secrète est très efficace, alors sers-t’en. Je te la donne, a-t-elle murmuré. La tête dans les étoiles, je l’ai remerciée.
L’amour n’a pas besoin d’artifices, alors j’ai simplement ajouté une pincée de sel.
Une belle écriture ne tient pas à une graphie régulière, mais à la chaleur, la lumière, la quiétude ou la sérénité qui en émanent. J'aimais ces écritures-là. (p. 168)
L'Aînée interdisait qu'on décachette une lettre à la main, en la déchirant. Moi aussi, désormais, quand j'ouvrais mon courrier, j'utilisais toujours un coupe-papier.
Quand on y pense, on ne se voit pas en entier. On voit sans peine ses mains ou ses orteils, mais pour regarder son dos ou ses fesses, on a besoin d’un miroir. Les autres nous voient beaucoup mieux. Du coup, on a beau se visualiser de telle ou telle façon, les autres ont peut-être une autre vision de nous.
La peinture m'a appris le désir. Quand je peins, j'atteins l'extase. Parfois j'en oublierais presque de respirer. En peignant, j'ai découvert le moyen de parvenir à l'oubli de moi-même.
On a du mal à jeter, à peine lue, une lettre qui nous est adressée. Même la plus humble carte postale, du moment qu'elle est manuscrite, garde la trace vivace de l'esprit et du temps de celui qui l'a rédigée.
Pendant que les haricots azuki cuisaient dans une marmite en terre, j’ai blanchi l’armoise sur l’autre feu. L’eau se teintait d’un vert profond à vue d’œil. Un parfum frais enflait, comme un concentré de printemps. J’avais l’impression d’être en forêt.
J'étais heureuse.
Heureuse à en avoir le souffle coupé, comme si j'allais mourir étouffée par le bonheur.
Si tu cuisines en étant triste ou énervée, le goût ou la présentation en pâtissent forcément. Quand tu prépares à manger, pense toujours à quelque chose d'agréable, il faut cuisiner dans la joie et la sérénité.