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Citation de fbrenier


Quelles que soient leurs motivations - calculs électoralistes, convictions anticorporatistes, rhétorique anti-élites, parcours personnel -, les charges de Sarkozy relèvent du populisme. Elles désignent à la vindicte publique des professionnels qui, tout bien pesé, sont plutôt des victimes. Leur mise en accusation fera naître chez eux le sentiment d'une double injustice : non seulement ils n'ont pas les moyens de travailler correctement, mais en plus on leur impute un crime.
Au lieu d'analyser le problème à froid, le président a choisi la politique du bouc émissaire, qui consiste à désigner des coupables au sein de la société et à annoncer des « sanctions » en réponse à des «fautes» individuelles et collectives. L'affaire Laetitia révèle tout un art de gouverner: dresser la majorité Contre une minorité, non seulement pour faire oublier ses propres erreurs, mais pour souder le peuple contre un ennemi supposé (le juge, le jeune de cité, le sans-papiers, etc.).
Là est la vraie rupture de Nicolas Sarkozy avec ses prédécesseurs : par-delà leurs différences, de Gaulle et Mitterrand avaient la volonté de rassembler, c'est-à-dire de mettre en valeur ce qui unit les Français. C'est désormais le contraire. Sous Sarkozy, les pouvoirs publics ne sont plus des régulateurs de paix sociale. Le criminopopulisme des années Laetitia trahit la recherche de la division, l'instillation de la méfiance et de la haine dans le corps social - un président de la République blessant la République.
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