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Critiques de Ivan Krylov (2)
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Fables en Basni

Ivan Andreïevitch Krylov (1769-1844) est un écrivain et fabuliste russe. Après avoir débuté par des drames et des comédies satiriques, il publie, en 1809, son premier recueil de fables. Plusieurs autres recueils suivront assurant à leur auteur une immense popularité. Les fables de Krylov empruntent souvent leur sujet à celles d'Ésope et de Jean de la Fontaine.

Fils de militaire, le jeune Krylov fut très tôt attiré par la bibliothèque paternelle et apprit le français. Après la mort de son père, il fut installé à Saint-Pétersbourg. Il avait déjà commencé à écrire aux années 1780. Pour l'anecdote, Krylov avait réussi à obtenir des livres de Racine, Boileau, Molière (pour un montant de soixante roubles) en échange de sa comédie en vers La Vendeuse de café auprès d'un libraire-imprimeur d'origine allemande du nom de Breitkopf. Cette comédie, plutôt malhabile, ne fut publiée qu'en 1868.

Krylov était autodidacte, il parlait en plus du français, l'italien et savait jouer du violon ! Grâce à la reconnaissance de ses fables, il obtient en 1812 un poste à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, ce qui lui permet enfin d'assurer son quotidien. Il devient académicien et reçoit une médaille d'or pour ses fables. En 1838, on organise pour lui une grande réception jubilaire et l'empereur Nicolas Ier lui octroie une pension à vie. Il est en pleine gloire !

À sa mort, ses dernières 197 fables venaient de paraître. Les foyers prisaient son mélange d'humour et de sagesse, sa langue idiomatique, simple et directe. Sa fable "Le cochon sous le chêne" marqua même la romancière et philosophe Ayn Rand qui y fait allusion dans son essai "Philosophical Detection" en 1974 ! C'est encore aujourd'hui un auteur incontournable pour la jeunesse russe.

Je garde un souvenir indélébile de ma professeur de russe, Elena Serguéévna, à qui je dois beaucoup. Elle n'avait même pas trente ans et nous apprenait ces fables avec entrain et enthousiasme. Elle nous enseignait la rhétorique alors qu'on avait dix ans ! Et on a eu la chance de la garder comme prof jusqu'à l'âge de quinze ans. Nous devions interpréter par coeur deux fables, comme des scènes de théâtre. Deux élèves le faisaient particulièrement bien car c'étaient deux copines, deux voisines, comme dans la fable de la soupe de Démyan. Elles n'avaient pas froid aux yeux et se donnaient des petites tapes sur le dos. On ne se lassait pas de leur jeu et riait la moitié du cours. Elle est curieuse, cette fable, La soupe de Démyan, où la soupe est, au sens figuré, la production d'auteur qui ne doit jamais être trop verbeuse ! On avait d'autres extraits à connaître par coeur, par exemple, de Pouchkine, la longue lettre de Tatiana (pour les filles) et la lettre aussi longue d'Onéguine (pour les garçons). Comme dans « Les sousdoués », certains trouvaient toujours des moyens pour tricher !

Il faut dire que beaucoup de phrases de Krylov ont passé en proverbe. Les mots ailés de Krylov car « krylo » veut dire « aile » en russe !!! Comme par hasard ! Et ce n'est pas un pseudonyme !

Maintenant quelle traduction préférer ? Je connais trois versions des fables. La plus récente, la plus accessible et la plus moderne c'est celle d'Anna Komarova illustrée par Elodie Vaillant. Il y a aussi Fables de Krilof traduites en vers français par Charles Parfait (Plon, 1867). Il y a les Fables de Krylov par Maurice Colin (Belles lettres, 2000, avec des commentaires) . Tout mérite d'être lu et apporte un nouvel éclairage sur l'oeuvre Krylov.

Que peut donner Jean de la Fontaine transposé d'abord en Russe majeur (comme on transpose, par exemple, en do majeur !) puis retraduit en français ? Votre curiosité se réveille ! Jean de la Fontaine avec le coloris russe en plus ? Sachez que les Russes ont aussi leur Winnie l’ourson, leur Magicien d’Oz et leur Pinocchio est c’est palpitant !

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Fables de Krylov

Ivan Krylov



Des historiens ont dit à tort qu'avant l'âge d'or russe, il y avait de jolis papillons, encouragés par des gens de lettres français du reste à qui il fallut amener sur un plateau ce fameux avènement de la littérature russe du 19 e siècle, de Gogol à Tchékhov ..



Avant Gogol, on m'a expliqué que c'était des chansons, des poèmes, des contes, des légendes, du folklore. Il faut considérer qu'autour de Gogol et de Joukovski, il y avait une pelletée d'écrivains, de prosateurs et que le siècle d'or n'est pas né comme ça de la cuisse de Jupiter.



Dans son histoire de la littérature russe M. Hofmann raconte que " la littérature russe contemporaine n'est pas sortie, comme on pourrait le croire, de la civilisation de la vieille Russie. Malgré l'apport important et incontestable de Bysance et de la tradition slavonne, c'est bien de la littérature occidentale qu'elle dérive, par l'intermédiaire de la littérature polonaise. Inutile de remonter bien loin ; on découvre ses sources au commencement du XVII e siècle, dans cette région du sud-ouest qui avait vu fleurir, aux XI et XIIe siècles, la civilisation et les lettres russes .."



Qu'il ne faille pas s'étonner ensuite que la littérature russe naissante du 19e se soit retrouvée au coeur de ces influences décrites plus haut ; qu'il ne faille pas plus s'étonner de l'attraction française qui s'exerce toujours au sein des écrivains russes contemporains. Malheureusement force est de constater qu'une fois de plus la France dans toute sa superbe n'est pas au rendez-vous et combien d'artistes russes le regrettent amèrement : ils ont besoin pour le rayonnement de leur activité de la protection française. de grandes oeuvres russes circulent et se heurtent à un mur d'incompréhensions du côté des politiques culturelles conjointes qui se traduit précisément par des non traductions et une impasse pour la jeune génération d'écrivains russes. Il faut signaler que combien de traductions françaises d'oeuvres russes depuis la guerre ont été faites à partir de traductions anglaises, phénomène qui persiste d'ailleurs, quand ce ne sont pas les italiens qui s'y collent. La nature a horreur du vide.



Mais revenons à nos moutons, Il y a dans ceux qui ont favorisé ce processus, des personnalités, des artistes comme Ivan Krylov qui a d'abord frappé les esprits avec ses fables inspirées d'Esope et De La Fontaine dont il ne cessa de s'instruire durant toute sa vie. On peut bien à ce titre parler un peu de lui à notre tour.



Ce qui me plaît d'emblée chez ce fabuliste né en 1769 à Moscou, sous Catherine II, est d'observer sa recherche du mot juste, précis et ironique, selon les mots de Tatiana Tsarkova, de l'institut russe de littérature à Saint-Pétersbourg.



Début 19e, Ivan Krylov s'inscrit comme un palier franchi vers cette époque miraculeuse qui va produire les écrivains de renommée universelle que l'on sait, un peu comme le barreau d'une échelle. Sa langue d'une expression pittoresque qui cultive un humour malicieux, et le réalisme de ses descriptions l'élèvent au-dessus de ses prédécesseurs et le font régner sans partage dans le domaine de la fable. On utilise aujourd'hui en Russie nombre de ses expressions qui traversent le temps, notamment des vers qui sont devenus des proverbes. Certaines fables de Krylov, notamment celles qui ont trait à la guerre de 1812, révèlent en lui son patriotisme fervent ..



La popularité de ses fables éclipsera le reste de son oeuvre en grande partie théâtrale qui correspond à son entrée dans le monde de la littérature. Alors bien sûr, il ne faut pas oublier l'autre homme qu'il fut dans le creuset de la Grande Catherine.
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