A partir du milieu des années 1860, Whistler tente de concilier des attitudes, des styles extrême orientaux avec des acquis tels que les principes rigoureux de la tradition française du Réalisme auquel il a été initié par l'intermédiaire de Courbet. de ce fait il crée un art hybride au même titre qu'un certain nombre de ses contemporains.
l'évolution de son style est directement liée à sa meilleure maitrise du matériau. Son trait devient plus délicat, ses couleurs plus lumineuses. dans ses pastels il joue avec virtuosité de la texture, des effets de surface, du support coloré ou non pour rendre le pittoresque de l'atmosphère unique de la cité ou de la lagune.
au début de sa carrière, Whistler puise simultanément aux viviers des artistes des générations antérieures et à ceux d'autres traditions picturales; l'art classique de Velasquez, celui des maitres hollandais, mais aussi l'art extrême oriental l'intéresseront tout particulièrement.
dans de petits tableaux aussi différents que Note en bleu et opale: le soleil voilé gris et argent ou la mer en colère, l'artiste tend à rendre le maximum d'effets avec une grande économie de moyens: il tente de saisir les rapports de couleurs dominantes, les traits souples et vivant définissant des espaces "expressifs".
les œuvres deviennent plus frontales et se réduisent souvent à deux ou trois bandes colorées (sable, mer, ciel). cette platitude est seulement contredire par quelques taches de couleur qui suggèrent des silhouettes de personnes, des bateaux ou quelque relief du paysage.
Whistler ne cherche pas à capter les effets passagers de la lumière, de l'atmosphère, du mouvement. il ne s'agit pas pour lui de saisir la minute qui passe mais au contraire un peu à la façon des japonais de transcender l'éphémère de chercher un équilibre hors du temps.
des témoins le décrivent utilisant des soucoupes contenant de grandes quantités de couleurs liquides, diluées, qu'il couvre la nuit afin de leur garder la consistance souhaité. C'est ce qu'il appelle sa "sauce" qu'il délaie le plus souvent à l'huile de lin.
Whistler innove en plaçant cette préoccupation formelle avant tout intérêt pour le sujet qui n'est plus qu'un prétexte à l'exploration des qualités plastiques de la matière; ses titres énoncent clairement les combinaisons de couleur qu'il emploie.
comme les artistes extrême orientaux, la méthode du peintre américain consiste à organiser son dessin à partir d'un point central, particulier à chacune de ses œuvres; ainsi théoriquement, l'image est parfaite à tous les stades de son élaboration.
il semble qu'il lui manque l'aisance qui à un Rembrandt ou même à un Hals, permet de jouer des difficultés pour rendre un corps humain en peinture, il parait gêné pour rendre les illusions complexes de lignes de couleurs demandées.