One of America's greatest living poets, Jack Hirschman is interviewed by host Art Bruzzone. Hirschman has been both a street poet and university professor. He is warm and engaging, a committed marxist. His recitation of a poem on homelessness in the last few minutes is especially moving. (2006/03)
L’Arcane de Shupsl
extrait 3
Vite, une vie !
je veux une lune
encore une lune
j’ai perdu et
ne peux rien
flairer
en ce bas-fond
ni livres
ni boissons
l’été
est l’enfer
à New-York
surtout quand
un homme
après l’au-
tre meurt.
/Traducteur Gilles B. Vachon
Jack Hirschman nous a quitté le 22/08/2021.
L’Arcane de Shupsl
extrait 1
Pas moyen d’esquiver cette Mort habillée jusqu’aux dents
qui aime qu’on soit couché ou, pour cette affaire,
dans n’importe quelle posture, recroquevillé
ou à quatre pattes ― et pourquoi pas au petit coin ?
Ou directos au Mont-de-Piété
où elle va vous palper les couilles,
Oh oui,
lui, avec ses gencives vides, légères,
un dentier qui ne lui sert plus,
qu’il soit avec des esprits ouverts ou bornés, kif-kif maintenant,
VVTEV ― Vanité Vanité Tout Est Vanité
et elle nous recouvre tous, cendres sur cendres,
et il se tairait s’il pouvait
j’ai appris qu’on parlait à l’envers, à ce moment-là
qu’on laissait partir en cendres tout ce qu’on savait
de la nature - à sa place notre race courait en rond
chacun défigurant l’autre, vivant sur les mégots
d’un monde qui a fumé à en crever
et s’est flanqué à la poubelle.
…
/Traducteur Gilles B. Vachon
Jack Hirschman nous a quitté le 22/08/2021.
L’Arcane de Shupsl
extrait 2
Cendres, cendres, encore et toujours… Toutes cendres m’en rappellent
d’autres là-bas. Un petit monticule dans un cendrier
me rappelle les milliers d’êtres réduits
de leur presque rien au néant véritable.
Soufflez dessus et vous en recevrez
dans les yeux jusqu’aujourd’hui… Vous imaginez !
Les atomes d’un violoniste, pas moins,
ou peut-être d’un boulanger,
dans vos propres cils, à vous,
à vous, pour vous, en propre…
/Traducteur Gilles B. Vachon
Jack Hirschman nous a quitté le 22/08/2021.
Même alors, bien que nous
n’en ayons rien su,
l’espace nous préparait
un arbre, un arbre immense.
Dans le livre de la Kabbale je peux voir
les dix Sephirot qui forment
l’Arbre de Vie.
Mais celui dont il est issu en tout
dernier ressort,
le grand arbre avec les enfants
qui brûlent en lui,
je le considère d’un autre oeil