Jackie Lynn Neely

Le simple fait de poser ses lèvres sur cette jolie bouche pulpeuse et de sentir son corps mince et souple contre le sien, déclenchait en William un désir d’une telle violence, qu’il dut faire appel à tout son sang-froid pour ne pas la coucher immédiatement sur le lit, et la prendre sans plus attendre. L’anticipation de ce qui allait suivre décuplait son désir.

Aguicheuse, mais plus glissante qu’une anguille, voilà ce qu’elle avait été depuis deux ans.
Tous les hommes étaient pareils, voilà ce qu’elle avait pensé. Tous plus fourbes et plus manipulateurs les uns que les autres. Elle s’était donc amusée aux dépens des hommes qui la convoitaient, leur rendant en quelque sorte, la monnaie de leur pièce.

Ne dit-on pas qu’il faut assouvir son désir afin de l’oublier ?

Elle était adulte, elle savait ce qu’elle faisait après tout. De toute façon, les femmes étaient toutes les mêmes, elles vous juraient l’amour éternel alors qu’en fait, il n’en était rien.

Elle n'avait jamais, jusqu’à maintenant, ressenti un désir et un plaisir aussi violents. Il avait suffi qu'il pose ses lèvres sur les siennes et voilà, elle n’avait plus su où elle était, et avait tout oublié…

Même si elle avait voulu se persuader qu’elle ne revivrait plus jamais de telles sensations, l'alchimie qui avait autrefois existé entre eux était intacte. Et, elle était toujours aussi intense que… dangereuse. Son désir pour lui, sa soif de lui, son besoin de lui, avait été si fort, si violent à l’époque... Cela avait été si bon, l’amour avec lui… Et cela serait encore si bon d’être à nouveau dans ses bras, de se laisser envahir par ces délicieuses et enivrantes sensations…

Bien sûr, les souvenirs douloureux refaisaient surface de temps à autre. De moins en moins fréquemment cependant… Toutefois, elle se demandait si un jour ces réminiscences pourraient définitivement disparaître de sa mémoire, lui permettant ainsi de faire à nouveau confiance... De se faire confiance…

Elle avait de magnifiques yeux marron en amandes, des pommettes saillantes, une bouche pulpeuse et une petite fossette au menton à la « Ava Garder ». Mais, ce qui magnifiait ce joli visage, c’était cet air doux et tendre, qui le rendait presque mélancolique. Ce visage avait quelque chose de fascinant, et avait toujours fait naître une indéfinissable sensation, au plus profond de lui.

Avec une acuité étonnante, il sentit son sang se retirer de son visage, puis immédiatement, un maelström de sentiments contradictoires déferla en lui. La surprise, l’incrédulité, la colère, la joie, la peur… Mais en fait, ce fut finalement une sourde colère qui prit le dessus sur tout le reste.

Elle avait le visage exsangue. Malgré cela, il la trouvait très belle. Pour lui, elle possédait une beauté éthérée, presque mélancolique…

Parfois, certaines blessures ne pouvaient jamais guérir...

Même, si les premiers jours, au plus fort de la déprime, elle avait pu regretter d'être tombée enceinte, elle ressentait aujourd'hui, de la sérénité et de la joie lorsqu'elle pensait à ce petit être qui grandissait en elle. Sans non plus se faire d’illusion, il ne serait sans doute pas facile d’élever seule un enfant, elle était certaine qu'elle serait assez forte. Elle saurait assurer à son futur enfant la sécurité et lui donner tout l'amour et les étais, dont il aurait besoin pour s'épanouir dans la vie.

Elle qui à peine quelques semaines plus tôt, se croyait encore si différente des femmes de sa génération. Elle qui avait rêvé d'amour, de respect mutuel. Elle et valeurs si désuètes, voulant garder sa virginité pour son futur mari…C'en était presque risible, se disait-elle parfois caustique.

Les femmes étaient toutes les mêmes. Elles n'agissaient jamais sans avoir une sombre idée derrière la tête. Il avait suffisamment eu des preuves de leurs perfidies...

Un yacht, une croisière, un homme séduisant...
Le rêve aurait pensé la plupart des femmes, mais pour elle, tout ceci faisait partie de ce qui n'était en fait, qu'un cauchemar. Elle était à la merci d'un homme autoritaire et impitoyable... et très séduisant, certes. Mais, qui n'en était que plus dangereux. Et pour couronner le tout, bientôt, elle serait obligée de côtoyer un monde qui lui était totalement étranger, tout en se faisant passer pour la fiancée d'un homme riche à millions.

Dans une relation de couple, le respect, la confiance et la fidélité qui en découle forcément, comptent plus que tout pour moi.

Après des événements aussi traumatisants, il est nécessaire de se faire aider par des professionnels ou au moins d’en parler à des proches... Car, le temps seul, ne peut malheureusement guérir de telles blessures…

La solitude était pour elle, comparable à un manteau chaud et confortable, apportant un doux sentiment de réconfort, dans lequel on pouvait s’emmitoufler lors des longues et sombres soirées d’hiver.

Les hommes, la plupart du temps, croyaient avoir tous les droits…

Malgré son rêve récurant, elle trouvait un sentiment de réconfort et de sécurité dans l’oublie que désormais, seul pourrait lui apporter le sommeil…