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Citations de Jacky Essirard (21)


Est-ce cela vieillir ? Etre capable de retourner explorer sa vie antérieure et d'en apprécier la consistance ? De faire la part de ce qu'il y a de factice et de vrai, de comprendre ce qui a enrichi la mémoire et de mesurer le temps perdu dans les apparences ?
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Un ami m’ayant convaincu que pour améliorer mon état je devais respirer un air différent, j’avais choisi l’exotisme.

J’ignore si cela sera suffisant pour guérir
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Recevoir, envoyer des lettres. Comme beaucoup d'autres à l'époque j'avais des correspondants dans le monde entier. La page hebdomadaire du journal de Tintin, où s'alignaient les portraits des candidats épistoliers était notre réseau social. Nous étions loin d'internet, de Facebook et des courriels. Souvent l'affaire tournait court dès les premières missives. Il restait un timbre du bout du monde, une image, quelques mots de présentation. J'avais tenu bon plusieurs fois, maintenu un lien pendant au moins six mois. J'ouvrais les enveloppes avec délectation et collectionnais les timbres. J'aimais les prénoms exotiques. Lire me passionnait moins; Les nouvelles atteignaient rarement le niveau des confidences. Lorsque c'était le cas, je savourais ces moments de complicité qui mettaient mon imagination au travail pour quelques jours.
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Où qu’on aille, on voyage avec soi, et il n’y a pas meilleur ennemi que soi-même.
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Je suis une coquille vide transportée au Guatemala. À ma place, certains diraient vouloir se changer les idées. Mais je n’ai plus d’idées et plus d’envie. Remettre le compteur à zéro est illusoire, les années sont là avec leur trace. Quel touriste je fais !
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J'espérais une diversion et je suis allé visiter mon propre pays, un domaine déserté, ennuyeux, au milieu des couleurs de la vie
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On ne réalise la perte qu’avec la longue absence de l’autre.
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Dans mon pays intérieur, je possède mes propres ruines. Personne d’autre que moi ne vient les visiter. Je revendique la faute. Je n’entretiens pas la place, pensant que la mémoire suffit à tenir le passé en ordre. Aujourd’hui, des pans entiers de mon histoire se sont écroulés. Oubliés, les lieux et les rencontres. Volontairement ou par négligence. Tout semble friable, sauf les mois passés avec elle que je ne peux effacer. Tenir un journal ? J’aurais dû y penser plus tôt. Je suis une ville qui a connu des années fastes, des moments réputés inoubliables, des désastres aussi. Je suis une ville vieillissante et vulnérable. Je ne m’intéresse plus.
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Si le rêve d'amour universel existe, ça manque de rêveurs. Les illusions s'en vont avec le reflux. On y a cru pendant la durée du film. Les années de ma jeunesse sont gravées dans le marbre et j'ai vieilli en les conservant comme références. Je ne suis pas nostalgique mais lorsque la mélancolie me prend, je sors les disques, feuillete les bandes dessinées. Je m'immerge dans la mer de la tranquillité de mon adolescence. Ravi d'appartenir à la génération peace and live même si elle n'est plus à la mode si elle a ses faiblesses et ses contradictions.
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L’aventure, j’en parle beaucoup pour me convaincre qu’elle est possible. Prudent de nature, j’évite les complications. Alors l’aventure ! Elle passe sans s’arrêter. Mon indécision souvent reprochée est peut-être l’unique cause de la rupture. Incapable de prendre le large là-bas et ici même, de l’autre côté du grand large, prisonnier encore.
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j'ai aimé peindre, j'ai aimé passionnément la peinture comme un explorateur de Grand Nord aime ses chiens et son traîneau, parce qu'il n'existe qu'avec eux, que les chiens vont le conduire au but et que le matériel est dans le traîneau.
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J'entre dans ma quête, désarmé, sans autre outil que la mémoire, quelques noms, quelques photos, un courrier. J'ignore ce qui va surgir de cette exhumation. Le mois d'août 1970 était relégué dans un coin de mon cerveau, matériellement rangé dans une boîte à chaussures sur l'étagère d'une bibliothèque. J'ai soulevé le couvercle.
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Comme tout le monde, je vis avec un sac des questions sans réponse. Chercher les solutions en cours de route ne peut que ralentir la progression. Tout semble naturel, nous évitons de casser la croûte qui cache notre faiblesse, qui nous protège de nos démissions et qui nous fait croire que nous sommes à l'équilibre. Nous pensons mener une existence à l'écart des vagues et des remous, alors que sous la surface une activité souterraine crée des courants, tisse des intrigues, mine les fondations. Mon été 70 est un foyer non éteint.
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Pendant deux années, j'avais cru à un mirage. La voie s'était terminée en cul-de-sac. Ingrid avait dressé un mur que je n'avais pu escalader. J'ai fait demi-tour, rejoint le dernier carrefour avant Rotterdam et repris la route initiale. Adieu les fantasmes, j'ai réintégré mon vrai corps, pour vivre avec et me faire raisonnable.
Aujourd'hui encore, j'ai cette sensation de ne pas être attaché à mon corps, d'avoir un cerveau indépendant qui promène ses idées sans être relié au reste. Il faut s'incarner, unifier la chair et l'esprit, dit-on. Un sacré défi ! Quel poids à tirer ! C'est pourtant dans cet accord pensée-matière que l'on se sent vivre. Suis-je totalement vivant ? Voilà la question. Il me faut toujours réfléchir, être conscient de ce qu'il advient. Un défaut que je n'ai pas éradiqué. Avant le voyage j'avais la faculté de rêver, j'appréciais la volupté de me laisser aller au monde, de m'y intégrer. La Hollande m'a dessillé. Fin des illusions.
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Le soir je refais le parcours dans ma chambre d'hôtel, constate que je n'ai pas beaucoup parlé, quelques mots au chauffeur, des banalités. Je rassemble dans mon carnet ce que mes yeux ont vu du Nouveau Monde qui déjà se fixe dans ma mémoire. J'écris pour me souvenir mieux, et pour oublier les dernières semaines en France. Le voyage qui m'emporte hors de mes limites se construit en moi. Je sais que je ne pourrai pas tout inscrire : les sons et les parfums resteront ici.
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Derrière ces dérobades, je devinais que l'exploration serait compliquée, qu'il faudrait du temps pour déterrer la vérité. Du temps, j'en ai aujourd'hui, et ces photos sont prêtes à parler.
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Le brouillard m'attendait derrière la porte. Il a vite plaqué sur mes joues un voile humide et froid. Les rues sont désertes. Je marche dans une ambiance ouatée, imprécise et légère, qui décolore les choses et adoucit les façades. J’aime les petits matins. La ville est silencieuse et tranquille. Elle sort de la nuit et ne fait plus peur. Elle garde son monstrueux appétit d'actions, de coups tordus, de manipulations pour le jour qui commence.
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J'ai des remords. J'ai accéléré le pas, mais pour aller où ? Faire quoi ? Je n'en sais rien. Je mesure à Pana l'ennui profond qui me colle à la peau. Où qu'on aille, on voyage avec soi, et il n'y a pas meilleur ennemi que soi-même.
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Dans mon pays intérieur, je possède mes propres ruines. Personne d'autre que moi ne vient les visiter. Je revendique la faute. Je n'entretiens pas la place, pensant que la mémoire suffit à tenir le passé en ordre. (...). Je suis une ville qui a connu des années fastes, des moments réputés inoubliables, des désastres aussi. Je suis une ville vieillissante et vulnérable. Je ne m’intéresse plus.
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Réveillé par les oiseaux insolents qui sifflent, jacassent, lancent des trilles dans toutes les langues, je regarde le jardin. La lumière échappe à mes doigts et court sous les arbres ranimer les feuilles. Ne pas repartir. Vivre là sous les cocotiers, allongé sur une chaise longue. Ne rien faire. Longtemps.
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