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Citation de Nastasia-B


En Suisse, il y a avait une fois un comte assez âgé qui n'avait qu'un fils unique ; mais ce fils était stupide et ne savait rien apprendre. « Écoute, mon fils, lui dit son père, je n'arrive à rien avec toi et je suis incapable, quoi que je fasse, de te mettre la moindre chose dans la tête. Tu vas donc repartir d'ici et je vais te confier à un maître fameux qui tentera de faire quelque chose de toi. » Le jeune homme fut envoyé dans une autre ville, où il resta avec ce maître pendant toute une année. Il revint chez lui, ce délai passé, et son père lui demanda :
— Eh bien, qu'as-tu donc appris, mon fils ?
— Père, j'ai appris ce que disent les chiens quand ils aboient.
— Pitié de Dieu ! s'écria le père, est-ce tout ce que tu as appris ? C'est bon, je vais t'envoyer dans une autre ville et chez un autre maître.
Le jeune homme fut conduit là-bas et demeura chez ce nouveau maître une année également. À son retour, son père lui demanda :
— Eh bien, qu'as-tu appris, mon fils ?
— Père, j'ai appris ce que disent les petits oiseaux.
Le vieux père se mit en colère et cria : « Misérable créature ! Tu as perdu tout ce temps précieux et coûteux pour ne rien apprendre du tout, et tu n'as pas honte de te montrer devant moi ? Tu iras chez un troisième maître, mais si cette fois tu n'y apprends rien, moi je ne veux plus être ton père ! »
Le fils demeura chez le troisième maître une année également, puis rentra à la maison, et son père lui demanda :
— Mon fils, qu'as-tu appris ?
— Mon cher père, cette année-ci j'ai appris ce que coassent les grenouilles.
Pris de fureur, le père se dressa tout debout, appela ses gens et leur dit :
— Cet individu n'est plus mon fils désormais ! Je le chasse et je vous ordonne de l'emmener dans la forêt pour lui ôter la vie. Je ne veux plus le voir.
Ils l'emmenèrent ; mais au moment de lui ôter la vie, ils eurent pitié et le laissèrent, tuant un chevreuil pour lui prendre les yeux et la langue, qu'ils rapportèrent au vieux comte comme preuve.
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