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Citation de WhiTea


Il parait difficile de ne pas lire dans l'aventure de Narcisse un apologue platonicien qui évoque le célèbre mythe de la Caverne. Ici-bas, dans la prison du corps, la grande majorité des humains - ceux qu'on appelle à juste titre des "mortels" - ne connait du Réel, du monde des Idées, qu'un reflet, une approximation dont ils se contentent , sur quoi ils établissent leurs vérités et leur pouvoir. Parfois, l'un deux se retourne pour regarder en face, pour aller à la source des images, des sensations, et des visions. Mais il passe pour fou, on le rejette, on se moque de lui. La majorité a toujours raison, n'est-ce pas ? Que pèse la foi d'un homme seul ? ... A sa façon, Narcisse s'est rendu près de la source, il a contemplé son être originel, il a voulu aller au-delà du reflet, des mirages, et dans ce ravissement il est mort à ce monde, il s'est à tout jamais séparé du commun des mortels. Parce que la source vierge et secrète est sienne, il est seul à pouvoir s'y pencher. Nul autre n'a pu la découvrir, l'approcher ni y boire. "Ce que je désire, je le porte en moi-même", s'écrie le Narcisse d'Ovide. Oui, tout est en lui ; "l'univers et les dieux". Grande solitude, je veux dire : vaste, immense solitude qui héberge le cosmos, qui embrasse le Tout. Le corps de Narcisse disparaît, métamorphosé en une fleur jaune et blanche qui aime les prés humides et qu'on nommera narcisse.
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