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Citation de brigetoun


il lève les yeux, les baisse vers son papier, sa main droite bouge, on entend le bruit du stylo, un grignotement léger tandis que le jour entre par les fenêtres, une clarté douce et vive à la fois qui l'enveloppe, fait luire l'alliance à sa main gauche posée sur la page, un trousseau de clés, une paire de ciseaux, il est immobile maintenant, il semble écouter, tu
voudrais entrer dans cette image, vivre cette douceur, ven, tu essayes de bouger les doigts, ils ne répondent pas, comme morts, tu as peut-être un peu dormi, tes jambes sont enflées, le vasistas est gris et la lumière de l'ampoule a pâli mais tu as mal, quand viendront-ils, tout à l'heure, plus tard, qu'importe, ils recommenceront, il y aura l'odeur, chair brûlée, sang, merde, sueur, quelque chose d'infect, tu voudras vomir, et puis les voix, dures, sans répit, donne-nous des noms, comment s'appelle ta mère, et ton père, tu habites où, depuis quand, non, oublie, tu pleures, ta gorge brûle, ven, la fièvre t'offre des mirages, demain n'existe pas, mais hier, avant, souviens-toi encore, le petit jour, maisons de bois, église blanche, peupliers, saules pleureurs, la brise s'était levée, le fleuve alors était comme une main ouverte, le delta, ven acá, un énorme soleil de cuivre montait sur l'eau étincelante, tu ne peux plus
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