Je ne l’aurai pas vu vieillir. Quelquefois je l’imagine, âgé, ce visage imaginaire m’obsède. Cheveux blanchis (à sa mort, déjà, le gris gagnait…), les rides du front mobile, creusé, les plis, les marques au cou, la cicatrice un peu creusée entre les omoplates (…) Que serais-tu devenu ? Aurais-tu laissé, vieillard saccadé, s’accuser la part de ton démon, ou te serais-tu simplifié, comme fait l’âge de quelques-uns, les polissant, les usant et les triant en eux, séparant le provisoire, le cassant, l’aigu, gardant le fond, la première forme, l’élémentaire, comme nous faisons de nos souvenirs ?