Messieurs, vous savez maintenant qui je suis : un révolté vivant du produit des cambriolages.
Ne reconnaissant à personne le droit de me juger, je n'implore ni pardon, ni indulgence.
Disposez de moi comme vous l'entendez ; envoyez-moi au bagne, à l'échafaud, peu m'importe !
Mais avant de nous séparer laissez-moi vous dire un dernier mot.
Puisque vous me reprochez d'être surtout un voleur, il est utile de définir ce qu'est le vol....
J'ai préféré être voleur que volé.
S'il y a vol, ce n'est que parce qu'il y a abondance d'une part et disette de l'autre, parce que tout n'appartient qu'à quelques uns. La lutte ne disparaîtra que lorsque les hommes mettront en commun leurs joies et leurs peines, leurs travaux, leurs richesses ; que lorsque tout appartiendra à tous.
Dîner autour du suicide :
L'idée d'en finir volontairement avec le sourire. Faire la nique à toutes les infirmités qui guettent la vieillesse.
- Jacob Alexandre Marius, est-ce bien votre identité ?
- oh des états civils, j'en ai deux cents, dont quelques uns bien en règle ! (hilarité)
- Votre adresse ?
- Je n'ai ni feu, ni lieu, ni âge, ni profession, je suis vagabond, né à Partout, chef lieu de Nulle-part, département de la Terre.
Les jacobins d'aujourd'hui oublient-ils que leurs grands-pères ont inscrit dans la fameuse Déclaration des droits de l'homme que là où la loi est violée, le droit d'insurrection et de révolte devient un acte sacré ?