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Critiques de Jacques Durandeaux (1)
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Poetique analytique

De la 4ème:

"La psychiatrie met des étiquettes sur des comportements, cherche à remettre de l'ordre, à restaurer des ordres dérangés ; elle enferme les êtres dans des diagnostics, voire des asiles. La psychanalyse, elle, est une écoute ; l'apprentissage d'une langue : celle que parle l'analysant. Car on parle névrotique, pervers ou psychotique, un peu comme on parle anglais, allemand ou chinois. En plus, on ne parle pas forcément "sa" propre langue...

Le discours de l'analyse est un poème, qui emprunte tous les chemins : il peut tout faire, se jouer de tout et de tout le monde, y compris du poète. Il s'agit bien de glossolalie [...]. Et l'écoute de l'analyste, attentive aux langues qui se parlent, tente d'établir les genres de ces poèmes, leurs styles et leurs figures [...] ; l'analysant est un poète polyglotte."



Table:

Analysant, analyse, analyste / Langue / Corps, plaisir et jouissance / Désir / Inconscient et imaginaire / Amour / Nosologie analytique / Clinique / Pervers / Art, écriture / Conclure.



Postulat de l'essai:

"Ce n'est pas parce que l'on a un inconscient que l'on parle, mais c'est parce que l'on parle que l'on a un inconscient [...]." (p. 62)



La parole est donc le point crucial qui caractérise l'analyse, disciplinairement autant que logiquement, et l'auteur n'est pas tendre envers la psychiatrie, alors qu'il est carrément fâché contre la psychologie, "une réduction appauvrissante et rationalisée du discours hystérique, qui annule l'inconscient tout en affirmant le contraire" (p. 138) !

De façon cohérente avec l'esprit de la matière, cet ouvrage n'est pas un traité, il n'expose pas une thèse ni n'ambitionne à la synthèse de la démarche analytique ; il rompt avec le jargon du langage spécialisé pour choisir une parole poétique et une structure imagée et erratique, à bâtons rompus, par articles de longueur variable à la prose changeante, comme un discours analytique, justement. Ce n'est pas non plus un livre de vulgarisation, au point que j'ai pâti, personnellement, de mon ignorance de concepts sans cesse utilisés, tel celui de "pervers" ou d' "hystérie" - dont l'on se doute que le sens clinique doit différer de l'acception courante et connue de tous. Par moments ce livre m'a fait penser à du Bachelard (avec moins de décorticage systématique de la métaphore, néanmoins).



"(Méta-)Citation" finale. Un "chapitre" est composé entièrement d'une citation tirée du Livre du Graal :

" - Comment ! lui dit le chevalier aux deux épées, vous voulez donc continuer ?

- Absolument ! Si je le peux, vous ne serez pas quitte ainsi mais je saurai ce que je veux savoir !

- Ma foi, vous voulez vraiment risquer votre vie pour apprendre quelque chose qui ne vous sera d'aucun profit ? Je n'ai jamais entendu pareille folie !

Mais l'autre répondit qu'il préférait mourir plutôt que de renoncer à savoir. Alors le chevalier aux deux épées esquissa un sourire..."



Oui, je pense que cela rend bien l'idée de ce livre (dont ma note indique d'abord ma difficulté à en saisir davantage).

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