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Citation de jeje_gandhi


Nous avions décidé d’envoyer à terre à la nage un de nos jeunes matelots porteur de quelque pacotille, grelots, miroirs et autres cadeaux. Parvenu à quatre brasses de ces gens, il leur lança ces objets. Ensuite, voulant s’en retourner, il fut roulé par une vague qui le rejeta à demi-mort sur la rive. Ce que voyant, les habitants accoururent aussitôt. Ils le prirent par la tête, les bras et les jambes et le transportèrent à quelque distance en arrière. Se voyant ainsi emporté, le jeune homme, saisi de terreur poussa de grands cris. Eux aussi criaient en leur langue, avec des démonstrations destinées à le rassurer.
Alors, l’ayant déposé à terre, au soleil, au pied d’un monticule, ils multipliaient les gestes d’étonnement, considérant la blancheur de sa chair et examinant en détail tout son corps. Ils le dépouillèrent de sa chemise et de ses chausses, le laissèrent nu, puis ils allumèrent tout près de lui un grand feu et l’en approchèrent. A cette vue, les matelots qui étaient dans la barque restèrent saisis d’épouvante, comme toujours en présence d’une circonstance nouvelle ; ils crurent que ces gens-là voulaient le faire rôtir pour le manger ! Celui-ci, ayant repris quelques forces après être resté un moment avec eux, leur exprima par signes sa volonté de rejoindre le
navire.
Avec la plus grande amitié, en le tenant étroitement embrassé, ils l’accompagnèrent jusqu’à la mer. Ensuite, pour le rassurer, ils se retirèrent jusque sur une colline assez haute et, de là, continuèrent à le regarder jusqu’à ce qu’il fût remonté dans la barque.
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