L'ABEILLE ET LES PERCEPTIONS NON HUMAINES
Bien des comportements énigmatiques ne semblent donc s'expliquer que par l'utilisation de sens inconnus. Parfois, les différences avec nos facultés sont cependant assez faibles et mettent en cause des perceptions parfaitement imaginables, bien que différentes des nôtres.
On cite souvent le cas de l'abeille, dont la vision a été fort bien étudiée. Cet insecte a une acuité visuelle égale au 1/10 de celle de l'homme et de plus il est astigmate. L'abeille possède une bonne vision des couleurs, mais décalée par rapport à celle de l'homme, c'est-à-dire qu'elle est aveugle au rouge, mais perçoit fort bien, en tant que couleur, l'ultraviolet. Elle a aussi une fréquence de vision très supérieure à la nôtre. A tel point que notre cinéma à 24 images par seconde lui apparaîtrait comme une succession de vues fixes et que nos lampes alimentée par un courant alternatif à 50 périodes doivent papilloter notablement à ses yeux.
Pour que l'abeille ait la même sensation que l'être humain dans l'un et l'autre cas, il faudrait atteindre la fréquence de 300 par seconde.
Quand nous aurons ajouté que l'abeille perçoit le plan de polarisation de la
lumière, nous aurons tracé un tableau à peu près complet de l'optique de cet insecte.
Malgré ces différences, il nous est possible d'imaginer la façon dont une abeille perçoit l'univers. On s'est aperçu par exemple que pour l'abeille l'ultraviolet est la couleur complémentaire du vert et tient donc la place du rouge sur le plan de la sensation, bien qu'il soit placé à l'autre bout de l'échelle au point de vue de la longueur d'onde.
Quand nous saurons communiquer avec les fourmis ou avec les escargots, nous serons prêts à rencontrer les extra-terrestres.