Citation de levri
Les pas des forbans empruntent des chemins parallèles, qui longent, mais ne croisent que très rarement ceux du reste de la population ; passent de vaisseaux en vaisseaux, au fur et à mesure de leurs captures et de leurs destructions ; font relâche dans des ports de seconde zone, dans lesquels seuls leurs semblables font relâche. Il s’agit immanquablement d’endroits peuplés de contrebandiers, de marginaux de toute sorte ou de parias, dans lesquels ils dépensent sans compter en longues fêtes somptueuses ce que la course vient de leur rapporter, partageant sans ambages avec tous. Ces brefs instants, cette illusion de notoriété, d’avoir touché de la main leur rêve, soutient leur espoir de faire la prise et encourage les vocations. À chaque départ, de nouveaux membres d’équipage viennent remplacer les morts pour tenter de toucher la part de paradis qu’ils n’ont pu atteindre. Ils ont, pour la plupart, oublié comment vivre en dehors de l’univers qu’est à lui seul un vaisseau pirate.
