Nous fûmes embauchés tous deux par un grand dadais d’aspect inoffensif qui nous conduisit à l’école complémentaire des filles où logeait une compagnie de transmission. Il s’agissait de récurer les couloirs et de balayer les chambres (-)
On me confia un nouveau balai avec mission de nettoyer le plancher sous l’autre rangée de lits. Gentils petits lits où rêvaient le soir et s’étiraient le matin les jeunes Lorraines des cours complémentaires. Sur le plancher poli par les tendres pieds je bouscule des bottes à clous. Si encore c’étaient des bottes de mousquetaires, il y aurait moyen de s’arranger,si même ce dortoir virginal était sens dessus dessous, saccagé, maculé, chahuté par le passage de la horde, ..., mais c’est bien pire, tout est en ordre. Tout est aligné, astiqué, froid et figé... tout le féminin a été lessivé le dernier parfum de chevelure brossée vient de mourir étouffé sous la grande odeur teutonique à base de cirage.