Pour le président Houphouët Boigny qui, en 1946, a trouvé son pays dans une situation différente mais comparable à celle que connaissait alors le Vietnam, mais qui a su "ouvrir" des ponts de lianes sur l'autre rive, celle de l'indépendance, sans rompre aucune amitié et sans rien mutiler.
Croyez vous que c'est de gaité de cœur que nous nous apprêtons à quitter les Indes ?
Non, c'est seulement par raison, et je pense que vous feriez bien d'agir de même en Indochine.
Lord Mountbatten à André Chamson à Londres, en 1946
Vous avez essayé de jouer au plus fin avec nous, alors que la grande force de Francis Garnier, de Gallieni, de Lyautey, de Doumer et de Sarraut a été justement d'être des occidentaux à arêtes rudes qui savaient faire la part du feu, mais se montraient robustes et francs.
A la conférence de Dalat, Giap éclata en sanglots, quand il vit que nous n'avions pas grand souci de la langue française mais, qu'en revanche, nous nous défendions sur de petits droits de douane.
Giap a appris chez nous, de nous, "la grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois".
Il ne comprend plus une France qui se relâche dans sa tenue et se durcit dans des tics puérils.
Grande fête spectaculaire au palais Norodom.
Le général Leclerc bougonnait et avait raison en voyant tous ces officiers cérémonieux.
Il marmonnait : "Au front, au front ! …"
C'est à Paris que se perd l'Indochine, alors qu'en réalité, les bêtises de tous les jours rendent plus grave encore l'absence d'Etat.
Il faut quelqu'un pour dire que nous sommes embourbés dans une guerre que nous ne savons ni gagner, ni terminer.
Votre campagne d'Indochine ressemble à celle du Mexique sous Napoléon III.
Général Malleret-Joinville
Un bruit de bottes sur un tapis de soie.
Professeur Lucien Cornet