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Citation de enkidu_


Montesquieu a parfaitement résumé en une seule sentence de ses Pensées, les deux premières critiques qui furent adressées à l'astrologie, à savoir présomp¬tion humaine et déterminisme: « L'entêtement pour l'astrologie est une orgueilleuse extravagance. Nous croyons que nos actions sont assez importantes pour mériter d'être écrites dans le grand livre du ciel. Il n'y a pas jusqu'au plus misérable artisan qui ne croie que les corps immenses et lumineux qui roulent sur sa tête ne sont faits que pour annoncer à l'univers l'heure où il sortira de sa boutique. »

Ces deux critiques reposent sur une vision caricatu¬rale de cet art et ne résistent pas à un examen sérieux. Les astrologues n'ont jamais prétendu que le destin humain était déterminé par la position des astres à la naissance ou par leur passage dans les cieux par la suite ; leur doctrine a toujours été résumée par l’adage latin déjà connu du temps de Ptolémée : « Astra inclinant non necessitant », c’est-à-dire les astres influencent mais ne déterminent pas.

On sait parfaitement que les deux luminaires, la Lune et le Soleil, ont des influences évidentes sur la Terre telles que l’attraction sur les marées, l’action sur les saisons et sur la germination. Il semblerait bien orgueilleux de prétendre que l’homme seul échapperait à ces influences qui affectent pourtant de façon manifeste des masses aussi considérables que la mer ou les entrailles de la Terre. Admettre l’influence des astres sur les individus également est au contraire faire preuve d’humilité. Voilà pour la première critique.

En ce qui concerne la seconde, à savoir le déterminisme, nous venons de voir que la doctrine astrologique parlait d’inclinations astrales et non de nécessités astrales. Ces influences s’exerceraient concurremment avec celle de l’hérédité, de l’éducation et des hasards de la vie. Ainsi que l’écrivait l’initiateur de la renaissance astrologique actuelle, F.-Ch. Barlet, dans le n° 17 du Lotus bleu en août 1888 : « La fatalité coexiste avec le libre arbitre. Ce paradoxe apparent n’est qu’un cas particulièrement intéressant d’une des lois générales qui caractérisent la vie universelle, la loi de l’harmonie des contraires, partout réunis et non opposés, comme on le pense généralement. » (pp. 135-136)
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