Albert pointe [les photos de famille sur] le mur, du bout rougeoyant de sa cigarette.
- La vie des gens est parfois compliquée.
Je lui jette un regard aigu, comme s'il m'avait piqué avec une aiguille.
- Ce que je veux dire, corrige-t-il, c'est qu'on n’a parfois pas toutes les cartes en main pour juger. Même si l’on souffre.
Je détourne les yeux et les repose sur la photo. Il n'y a pas de cartes qui tiennent. Mon père est coupable. C'est lui qui boit. C'est lui qui frappe. C'est lui qui blesse. Il mérite ce qui lui arrive. C'est tout.
(p. 48)