Sogbe rentra chez lui, une obscure angoisse au ventre. Il enfila un tee-shirt pour dissimuler sa cicatrice, enfouit son sabre dans un vieux sac à dos de l’armée, puis y ajouta la natte et son masque garni de la mèche de cheveux brunis par le sang. Il remplit sa gourde, y dilua quelques-uns des nouveaux cristaux de meth que Sassou Koffi lui avait donnés, puis il quitta le village sur-le-champ, sans un regard en arrière.
Après une nuit passée dans les bois à une vingtaine de kilomètres seulement, il fit du stop jusqu’à Lomé. Là, il embarqua à bord d’un cargo qui cherchait sur les quais un manœuvre pour travailler dans la cale.
Et il disparut de la surface de la Terre.