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Critiques de Jacques T. Godbout (4)
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La participation contre la démocratie

La participation est à la mode: de la co-éducation à la protection de l'environnement. Tout est devenu participatif: des élections jusqu'au crowfunding (financement participatif). Mais la participation est-elle véritablement une condition de la démocratie ? Une condition du mieux vivre ensemble ? Dans son ouvrage ( paru la première fois en 1983), Jacques T. Godbout, développe l'idée selon laquelle la participation n'est ni plus ni moins qu'une manière de se passer des mécanismes démocratiques. Pour le démontrer, il va s'appuyer sur quatre enquêtes sociologiques qu'il a mené entre 1965 et la fin des années 70. Chemin faisant, il interroge les rôles du citoyen entre le consommateur et le producteur. La notion d'usager est alors mise en exergue car l'usager détient une place particulière dans une organisation. Quelques années plus tard (en 1987), il en fera l'objet de son deuxième livre: La démocratie des usagers. Finalement, après plus de 30 ans, les réflexions de ce sociologue québécois semblent toujours d'actualité.
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Admirable livre, malgré un titre à coucher dehors (même s’il s’explique à la lecture). Un livre qui, espérons-le, fera référence, y compris chez les économistes, notamment orthodoxes, persuadés que le modèle de l’homme rationnel à la poursuite de son intérêt est la seule clé de compréhension efficace de nos sociétés contemporaines. Car Jacques Godbout - un universitaire québécois qui, avec Alain Caillé, nous avait déjà donné un remarquable Esprit du don - s’intéresse dans ce livre à la question du don. Plus précisément, il s’efforce de nous convaincre, et il y parvient assez largement, que la compréhension de nos sociétés serait grandement améliorée si, au lieu du modèle rationnel-utilitariste hégémonique, les économistes et l’ensemble des analystes en sciences sociales faisaient une place au modèle du don, un modèle bien plus présent dans la vie sociale qu’on ne le croit habituellement, y compris des entreprises.



Question de méthode.L’intelligence de ce livre réside largement dans la méthode. Au lieu d’attaquer bille en tête l’approche économique standard, comme il est de règle habituellement quand on conteste un paradigme en sciences sociales, l’auteur lui rend un hommage a priori surprenant. « Le marché, écrit-il, nous sauve des systèmes totalitaires » : il laisse au consommateur seul le soin de décider des préférences qui sont les siennes, et il s’appuie sur ces préférences (« révélées » lors de l’acte d’achat) pour décider de ce qui sera produit.



Certes - ce que ne dit pas Godbout -, il y a de l’hypocrisie dans cette « souveraineté du consommateur », comme l’ont abondamment montré, chacun dans son registre, Veblen, Galbraith ou Dupuis, le premier en analysant la finalité ostentatoire de notre consommation, le second le rôle manipulateur des firmes, et le troisième l’importance des phénomènes mimétiques. Mais le fait que les préférences émanent des individus, et non du chef ou des firmes, et qu’elles soient respectées « empêche le monde de la croissance de la production d’absorber le reste de la société », comme ce fut le cas dans le système socialiste. De même, la dette économique est libératrice, parce qu’elle peut être acquittée, à la différence de la dette traditionnelle, qui vous liait pour la vie. C’est d’ailleurs lorsque la dette ne peut plus être remboursée, qu’elle ne peut plus exercer la fonction libératrice apportée par l’argent, qu’elle devient illégitime.



Une dette positive. Le problème, c’est que l’intérêt tend à prendre toute la place dans la démarche des économistes. Même les actes désintéressés y sont analysés comme si leur finalité était bien de participer à la maximisation de l’intérêt personnel : je donne parce que j’espère un retour. Le chef d’entreprise se montre social à l’égard de ses salariés, parce qu’il espère en retour un travail plus efficace et de meilleure qualité. L’altruisme lui-même serait en réalité au service de l’égoïsme. A travers les autres, ce serait toujours le bénéfice du moi qui serait visé. C’est ce que conteste notre auteur, s’appuyant sur de nombreux travaux.



Le don n’a pas pour finalité le retour, parce qu’il laisse au bénéficiaire la liberté de rendre ou de ne pas rendre. Et si le bénéficiaire choisit la première solution, ce n’est pas forcément au donateur qu’il rend, et ce qu’il rend n’est pas forcément de valeur similaire. Il y a, souligne Godbout, une « valeur de don » qui ne repose pas sur le calcul, sur le retour espéré ou sur le contentement de soi, mais sur le lien que le don est susceptible d’instaurer. Le don, c’est-à-dire ce qui circule d’une manière désintéressée, encourage le don - c’est le mécanisme de la « dette positive » -, et la société tout entière s’en porte mieux. Intégrer le don à l’analyse ne permettrait pas seulement d’enrichir la compréhension de la société, cela rendrait aussi la société plus conviviale. Et c’est cela, au fond, que vise, avec raison, Jacques Godbout, même si le lecteur regrette parfois que ce souci normatif laisse un peu trop de place à l’approche universitaire.
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Réflexion sur le "Don" - Le "Don" gratuit.Rapport entre le Don et la Valeur marchande (GB 2009)
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Le don, la dette et l'identité

Jacques T. Godbout analyse la persistance du don, créateur de lien social, dans la société dominée par l’économie.
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