Il entourait les mots qu'il ne connaissait pas-il n'y a pas mille et une façons d'apprendre une langue, je procéderai de même, dans les années 1990, pour l'anglais. Aujourd'hui encore on peut suivre, de livre en livre, l'évolution de son vocabulaire. Il lisait : des biographies de Léonard de Vinci; La Théorie de l'art moderne de Paul Klee; et, même si la fiction, les romans, n'ont jamais eu sa préférence, La Ronde de nuit , de Patrick Modiano. Il s'est forgé un français châtié, il y tenait; d'une certaine manière c'était, je suppose, comme porter un beau manteau. Aussi, en dépit de son accent, parlait-il comme un livre. Comme les livres que j'écrirais plus tard. (p. 23)