Notre passion du visible est devenue une passion de la visibilité. Les écrans ont fait pour nos corps et nos visages ce que les musées ont fait pour les œuvres - ces écrans miniaturisés jusqu'à tenir dans nos poches, à nos poignets. Les hommes qui, comme mon père, ont des secrets et les gardent semblent presque appartenir à un autre monde. C'est une autre façon - temporelle, morale, plutôt que géographique - d'être étranger. Etranger à une époque où notre goût pour l'exposition a basculé dans celui de l'exhibition.