"Puisque te voilà au repos, pour une fois, je t'accorde de voir ce que mes yeux voient et de sentir ce que je ressens." (Sha-Kaan)
Hirad eut une sensation aiguë de chute. Le sol se déroba sous ses pieds, remplacé par une impression d'infini. Toutes les fibres de son corps, toutes ses terminaisons nerveuses vibraient d'une langueur et d'une douleur ancienne.
Il capta les battements d'ailes, sentit la résistance de l'air et la puissance motrice de ces mouvements répétés. Ses narines humèrent une âcre senteur de bois et d'huile, se mêlant à celle des chairs brûlées. il eut un goût amer à la bouche. Une émotion trop vive menaçait de l'expédier à la dérive. Pour finir, les yeux écarquillés, il plongea dans les cieux de Beshara.
Et ce qu'il découvrit lui glaça le sang.