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Citation de Philippe-rodolphe


La semaine qui suivit Labor Day, après un été de sécheresse dont les vents chauds avaient réduit la terre des champs de canne en pous­sière aride tissée de craquelures comme des toiles d'araignée, les averses se remirent de la partie sur les marais, la température baissa de dix degrés et le ciel immaculé d'un bleu dur de céramique se mit à ressembler à l'intérieur d'une énorme coupe renversée. Je passais mes soirées sur le perron arrière d'une maison de location bâtie tout en longueur sur Bayou Teche, d'où je regardais passer les bateaux aux lueurs du crépuscule en écoutant le sifflement lointain du Sunset Limited. Dès que le ciel se vidait de sa lumière, la lune se levait pareille à une planète orange au-dessus des chênes qui couvraient mon arrière-cour et je choisissais ce moment pour rentrer et préparer mon dîner que je mangeais en solitaire à ma table de cuisine.
Mais dans mon coeur, comme à chaque automne, les odeurs de gaz portées par le vent, le vert sombre moucheté d'or des arbres, le pourtour des feuilles illuminé de flammes étaient moins les signes d'un été indien que le prélude aux pluies de l'hiver et à ses journées de décembre et de janvier brèves et grises, où l'on verrait alors monter dans le ciel le panache de fumée des feux de chaumes dans les champs de canne, tandis que le soleil ne serait plus qu'une vapeur jaune à l'ouest.
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