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Citation de Cornelio


C’était comme quitter un amour de longue date. Il y avait tellement plus qu’il ne pourrait jamais se le rappeler. Il observa le bout de terre de la taille d’une main qui avait défilé si lentement sous lui, toutes les autres fois. À présent il semblait la survoler à grande vitesse, comme à contre-courant du temps. Les rubans de route couleur ocre, les plateaux et les villages défilaient rapidement sous l’aile, hors de vue. Il était accablé de tristesse, d’une tristesse captive. C’était son adieu. Il se tortilla sur le siège pour regarder derrière lui, pour voir une dernière fois le fleuve dans le coin flou de son champs de vision, le silencieux et boueux Yalou. Il était déjà loin derrière et s’éloignait encore plus à chaque minute, un reflet languide parmi les collines et les plaines. Il n'en avait jamais entendu parler avant de venir, et une distance de plusieurs milles à la verticale l’en avait toujours au moins séparé, pourtant il avait le sentiment de le connaître aussi bien qu’une rue familière – ses bases de boue et son large estuaire, ses ponts, ses villes, ses rives nues, ses îlots, et la façon solitaire dont il apparaissait de l’intérieur des terres. Il lui paraissait incroyable de ne plus jamais le revoir.
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