Il y a toutes sortes de mensonges et chacun sait que certains sont nécessaires, voire obligatoires.
Lorsque nous allions rendre visite à cette vieille tante, pâle et velue comme une veuve blanche, et qu'elle me demandait, en tendant vers mon bec un bonbon empoisonné : "Alors, ma petite Blandine, es-tu contente de me voir ?" que ce serait-il passé si j'avais avoué : "Je me suis roulée par terre pour ne pas venir, vous me faites une peur horrible, vous et vos bonbons à l'anis que je déteste" ? J'aurais sans aucun doute été trainée dehors par les cheveux et sévèrement punie. Et cela alors même que mes parents me recommandaient de dire toujours la vérité.