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Nous avions toujours été amis mais je ne supportais plus cette relation. Cette fille me faisait perdre la tête. J’étais terrifié à l’idée de lui avouer que je voulais vivre autre chose avec elle. Ça foutrait tout en l’air. Elle avait peut-être raison : ne posséder qu’une partie d’elle, c’était déjà mieux que rien. En l’éloignant de mon quotidien, je m’épargnais la souffrance de la voir chaque jour en me disant qu’elle ne serait jamais totalement à moi. D’un autre côté, toutes ces petites choses dont elle venait de parler allaient me manquer à moi aussi. Ça signifiait mettre fin à cette camaraderie familière où nous partagions la même vie tout en regardant dans des directions opposées. C’était vraiment trop dur.
J’ai passé ma main dans mes cheveux mouillés en regardant mes pieds nus et en réalisant soudain à quel point j’étais vulnérable, là, si loin de chez moi et de la vie pour laquelle j’étais fait. Je ne savais plus quoi faire, mais fuir éternellement ne me mènerait nulle part. Le fait qu’elle soit venue me chercher jusqu’ici me faisait un truc, c’était indéniable. J’avais l’esprit embrouillé, mais une chose était claire. Si elle tenait à moi au point de se lancer à ma poursuite, je pouvais lui montrer que je tenais tout autant à elle en rentrant en sa compagnie.
— Moi aussi, je veux que tu fasses partie de ma vie, Brynn. Même si je dois accepter l’idée de te voir avec un autre. J’ai été têtu et égoïste. J’ai l’impression d’avoir été comme ma mère, à toujours vouloir voir les choses différemment de ce qu’elles sont en réalité, et sans me donner la peine de faire des efforts pour les faire évoluer. Quand la situation s’est durcie, elle est partie. J’ai fait exactement comme elle.
Et c’était déjà suffisant pour que je me sente plus bas que terre. La seule personne à laquelle je n’avais jamais voulu être comparé était la femme qui avait anéanti ce que tous les Warner considéraient comme l’amour. J’aurais voulu être l’homme que mon père voulait que je sois, mais je n’avais jamais été que le fils de ma mère. J’avais honte, et je me suis englué dans ce sentiment pendant quelques instants, jusqu’à ce que je me souvienne que Brynn tenait à moi et qu’elle avait envie de m’aider.
Son visage a esquissé un sourire désarmant. Tout son être respirait la sagesse.
— Ça veut dire que tu es d’accord ? Tu rentres avec moi ?
J’hésitais, je n’étais pas sûr de ce que je voulais. Et puis, quelques secondes plus tard, j’ai acquiescé et me suis avancé pour prendre Brynn et ma nièce dans mes bras. Je les ai serrées si fort que je me suis fait mal aux côtes, et cette étreinte leur a fait pousser un petit cri. Ce moment me rappelait tellement la vie au ranch que j’ai senti mes jambes prêtes à me lâcher.
Il m’était impossible de fuir ce que j’éprouvais pour Brynn. Ces sentiments, je ne les avais pas laissés dans le Wyoming. Ils m’avaient poursuivi jusqu’en Californie. Puisque je n’arrivais pas à les oublier, il ne me restait plus qu’à les affronter en espérant ne pas m’effondrer sous leur poids.
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