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Citation de SZRAMOWO


Le soleil tapait. Il n'y avait rien, pas un clocher à l'horizon, pas un village.

La fille pilotait calmement sa 2 C.V. au milieu de la caillasse. Ça laissait un nuage de poussière que nul ne pouvait voir dans ce désert des Causses.

Ce n'était même pas une route, tout juste une piste à bœufs ; il y avait bien une génération qu'on n'en avait vu dans le coin !

Depuis deux mois qu'elle était là, Irène connaissait la piste au centimètre. Le sol raviné n'avait plus de surprise pour elle ; elle l'avait fait tant de fois, à pied ou en voiture !... Pas à cheval, bien sûr, parce que la pauvre bête serait crevée depuis longtemps dans ce bled antipathique !

Antipathique, Irène ne l'était pas. Combien pouvait-elle avoir ? Vingt-cinq ans ? Solide, visage large, rougi de soleil, les yeux grands et clairs, la tignasse blonde... Une vraie fille de cambrousse, avec le corsage garni et la jupe relevée pour ne pas coller sur les cuisses moites.

Comme le chemin caillouteux descendait encore, elle aperçut le bouquet de saules qui marquait le point d'eau. C'était la Source, et même la Ressource, comme le disait (finement) Roger, de qui nous ferons plus tard connaissance.

Car, pour l'instant, la belle Irène était seule.

Voyons... Etait-elle belle ? Possible que non. Un beau corps de fille robuste, le pied fort, la cuisse large et des biscotos de lutteuse, et puis une petite gueule pas entretenue, ridée de soleil, sans âge. En ville, on lui aurait fait rincer les verres ; mais, là, dans la nature, on pouvait penser à la botte de paille.

Elle avait rangé sa voiture, le cul vers la source et elle était descendue.
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