Jonas a le pressentiment que Nadia ne luttera pas, et la potentialité de sa mort, nichée au cœur de ce jour d'été, est insoutenable. L'été. Aucune saison ne lui semble soudain plus redoutable. Les jours de désastre sont souvent les jours d'un soleil qui n'en fait paraître que plus impitoyable et d'une violence inouïe cette beauté figée par la lumière; cette cristallisation du monde où la mort et la débâcle se glissent, insidieuses, souveraines, et calmes, sûrement. Pourquoi, pense Jonas, faut-il que les choses que l'on croit acquises basculent soudain et nous confrontent à notre propre insignifiance?