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Citation de SZRAMOWO


La longue interruption des communications entre la France et l’Angleterre, a rendu bien précieux les momens qui se sont écoulés depuis la paix. On a pu aller chercher de l’autre côté de la Manche, l’explication de plusieurs phénomènes dont on ne connaissait que les résultats, et mesurer le levier qui, plus d’une fois, a soulevé l’Europe.

Ce ne sont point les forces militaires de la nation anglaise, ni même sa marine, qui ont exercé une influence majeure sur le Continent ; je ne dirai pas même que c’est son or ; car, depuis 1797, elle n’a qu’une monnaie de papier qui ne repose sur aucun gage métallique ; et c’est peut-être, de toutes les nations du monde, celle qui, proportion gardée, possède le moins de métaux précieux ; mais c’est par sa richesse et par son crédit qu’elle a pu agir ; et comme ces armes puissantes sont le résultat de toute son économie, c’est son système économique qui est son trait saillant, et qui mérite de fixer notre attention.

Jusqu’en 1814, la France qui avait l’ascendant sur le Continent, et l’Angleterre qui l’avait sur les eaux, n’ont pu sérieusement se prendre corps à corps, et les nombreux combats qu’elles se sont livres sur l’un et l’autre élément, ne pouvant compromettre leur existence, ni même leur puissance, quelqu’affligeans qu’ils fussent d’ailleurs pour l’humanité, ne pouvaient, quant à leurs résultats, être considérés que comme des escarmouches. Mais leur effet total a été de priver pendant près de vingt-trois ans l’Angleterre de ses communications faciles et régulières avec le Continent, et la France, de presque toutes ses relations maritimes. Les colonies séparées de leurs métropoles, se sont rendues indépendantes, ou sont devenues la proie des Anglais, et tout le commerce d’outre-mer est tombé entre leurs mains. Sauf un petit nombre de navires aventuriers, dont la plupart même n’ont pu leur échapper, ce n’est que par leurs vaisseaux, ou du moins avec leur permission, que les denrées de l’Asie et de l’Amérique ont pu parvenir dans notre quartier du globe, et que les produits du sol et de l’industrie des Européens ont été portés dans les autres parties du monde. Que cette prépondérance ait été avouée ou non, que ce commerce se soit fait par contrebande ou par des licences, sous des pavillons masqués ou à visage découvert, le fait n’en a pas moins existé.
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