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3.5/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rome , 1947
Biographie :

Jean-Charles Vegliante est un poète et traducteur français.
Il est né en 1947 à Rome .
Il est spécialisé dans la traduction de l'italien au français,

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Bibliographie de Jean-Charles Vegliante   (11)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Charles Vegliante
Rue La Bruyère



Le vent du large, dirait-on, du grand large
fait vibrer le 6ème étage, mansardes
réunies que nous visitâmes un jour
(combien de temps depuis lors, sur nos visages)
et qui oscillent dans l’air comme une proue.
Il a plu, il a pleuré là sous les combles
cette nuit, beaucoup, une petite fille :
tu dis, je n’ai pas dormi, elle doit être
épuisée. Tu dis : je n’en finis jamais
avec cette fatigue – les murs s’éloignent –
il y a des fleurs qui s’ouvrent dans les larmes.
Il y a des cœurs effrayés en famille
ne montrant rien, qui tiennent comme ils le peuvent
à quelques objets, dans l’or du soleil blet.
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MORTS DE JANVIER


Déjà la terre dure aux morts de janvier
un peu tiédit sous les doigts de jeunes filles
jardineuses, d’anges vieillards préparant
la pousse invisible et leurs tombes prudentes,
en maison du rendez-vous de tout vivant.
Les mères s’émeuvent d’un secret tacite.
Le sang ne crie pas du sang, obscène image
aux frères humains qui après nous vivront.
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Après


AU FOND DE MOI EST UN ANIMAL SAUVAGE…

(Au fond de moi est un animal sauvage
qui a été blessé à mort une fois
et ne survit, si ça s’appelle survivre,
qu’en se protégeant, me séparant des êtres
chers, vivants et disparus, ou qui voudraient
le devenir — je suppose —, mais on ne
peut pas raisonner le petit solitaire,
compenser l’injustice d’avant les mots.

Avant est un mot illusoire, il n’avance
à rien qu’à avancer notre marche au rien,
quand on ne se retrouve plus sous le vent
d’abordage, le bon courant qui te tient
dressé aux aguets, prêt à accueillir
à mordre à baiser cette ombre du beau.)

(…caler la voile et rouler les cordages, Enfer XXVII)
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CELLE QUI DORT…


Celle qui dort inquiète au profond
de toi, la petite effrayée invincible,
sais-tu que je la touche parfois
sans la tenir, même en rêve, où nous pleurons
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UN PETIT GARCON PASSE…



extrait 2

    Je ne sais trop ce que je fais ici, parmi ces pages qui menacent de s’entasser à côté de ma table, sans grand espoir d’envol. Le vent éditorial ne souffle pas dans leur sens, si tant est qu’il ait – ou qu’elles aient – un sens. Ni fragment désormais (c’était bon vers les années soixante-dix du siècle dernier), ni trésor autre qu’enfantin (ah, je me souviens de la merveille Stevenson, bien sûr, comme presque tout le monde : même pas marginal en cela, au moins). Ni assez à l’ouest, assez marginal. Dans la cour, l’habituel jacassement de divers geais et jeunes gens, le voisin passe parfois sa tête à la fenêtre, l’air courroucé, il n’a rien de mieux à faire. L’immeuble est une vaste ménagerie un peu déréglée on dirait mais ce n’est pas désagréable. Nous tendons tous vers le même estuaire n’est-il pas ? Avec un bref trésor de souvenirs. Passe un nuage, de plus en plus spectaculaire, si vous avez remarqué, avec la pollution de l’air.
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Jean-Charles Vegliante
Rue du Gril (Mosquée de Paris)



Bien sûr qu’elle est comme une fleur odorante
et vibrant dans l’air léger, où la corolle
renversée de sa jupe semble aspirer
les inermes serpents vus dans le bitume
(et les regards des passants que sa jeunesse
forcément menacée rend un peu mouillés).
C’est presque l’été, et une fois encore
les femmes blessées oublient et se souviennent
et sont des mères au garçon qui lui parle,
simplement étourdi sous l’averse-rire.
Bien sûr, qu’elle est l’aube fraîche des promesses.
                         (avec Cielo d’Alcamo)
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Jean-Charles Vegliante
Tu dis : Que fait-il, de son fauteuil roulant ?



Dans mes yeux est une grille à pointes noire
Elle est posée sur le paysage exacte
Jusqu’à la limite du ciel, seulement
Quelques frontons, des cheminées outrepassent
Une terrasse limitrophe dégrade
Vers le fond arboré, les barreaux dessinent
Pour mon œil une parfaite perspective
Un jour peut-être elle entraînera ma main :
Les façades sur cour déjà disparaissent
Où la nuit les réclame alors qu’un couchant
De cosmogonies n’éclaire ah que la vie
Est quotidienne ! ah seulement quelques vols
De gerfauts traversent mon esprit, je vois
Encore un peu, et l’azur – ah ! – seul insiste.
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Jean-Charles Vegliante
Rue Ganneron



Il y a du vert ici ! et une odeur
de terre défoncée et le ciel se courbe
comme le long d’un ruisseau les soirs de pluie ;
c’est que les vrilles tendres dessus le mur
plongent leurs racines dans le sol des morts,
habillent les poteaux jusqu’aux fils vibrants
sur les têtes basses des marcheurs au long
cours – d’où viennent-ils, entre plages de chaud
et refuges d’ombre qui rythment l’espoir
parmi des maisons étranges, mutilées
béantes, les parois sorties, impudiques…
Les travaux ont l’air arrêtés à jamais.
Le temps s’est figé sous le jour qui ruisselle.
L’air patient accueille nos cœurs de mortels.
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Jean-Charles Vegliante

Rue Censier



Le paysage dort doucement couché
sous la ville. Tu vois ce coude de route
creuse, plus fraîche, un peu malade on dirait,
c’est la rivière qui la mine, la Bièvre
malsaine depuis qu’ont disparu les bièvres
et les lièvres (mais les lapins sont dans l’herbe
mutante des aéroports, les abeilles
sur les toits font paraît-il un miel exquis) :
les étudiants chaque année la rajeunissent,
leurs compagnes sont de l’asphalte naïades,
suivant le filet d’eaux souterraines nuits
qui lave patiemment la suie des chagrins.
La veine se perd sous le talus de l’autre
rue, elle la croise sans trouver sa Clef.
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Cherche ce qui est au centre
  
  
  
  
Cherche ce qui est au centre
De chaque souffle du vers :
Comme un coffre reste ouvert
Tu verras céder dans l’air
Le son de lèvres charmantes…
Le crois-tu ? Non, dit la tendre :
J’aime autant quitter le jeu
Où le lasso de tes « feux »
Me donne affres et affreux
Présages – grange pour rendre
Moins refroidi ton hiver !
(Peut-être est-ce ton Ellie)
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