Quelques pas encore, c’est bien lui, à dix mètres. Décontracté, deux stylos et un stéthoscope, des papiers plein les poches. Sous la blouse, une chemise claire. Je ne l’ai jamais touché, jamais approché au point de le sentir. Il doit être sans odeur, puisqu’il est sans âme. Deux femmes en en tenue d’hôpital l’écoutent, une blonde plus âgée, une brune aux cheveux frisés, de grands yeux noirs, de type méditerranéen. Sans l’entendre parler, je retrouve son arrogance intacte, la fascination qu’il exerce, son culot infernal et ce sourire mécanique de celui qui sait.