Au téléphone, une dame douce et polie refuse de me donner un nom. Elle me dit qu'elle note et qu'elle transmet. Et je comprends avec une atroce amertume qu'ils sont débordés d'appels, que tous les cinglés, tous les paranos, tous les complotistes de France et de Navarre appellent aussi, et que mon affaire, ma pauvre Manon, est noyée dans ce fatras d'homicides non résolus, de rancœur, de sottise et de terreur ancestrale de la mort.