Karina: (...) Non, je ne peux pas oublier parce que je le porte avec moi sur ma tête. Ce passé me tire par les cheveux, se coince entre mes doigts avec des noeuds entre chaque microfibre. Mon enfance qui m'a toujours semblé si solitaire ; mon adolescence chaotique et la grande douleur d'avoir été arrachée de la patrie où j'avais semé les rêves d'une révolution, d'une lutte pour la vie.(...) Et alors, oui, je crois et je suis presque certaine que mes cheveux gardent tout cela. Enlever du poids, voyager plus légère me semble nécessaire. Enlever une partie du poids me semble juste... Jusqu'à là, s'il vous plaît, coupez jusqu'à là...