Cette contrée montagneuse et sauvage, couverte de forêts profondes, de rivières cascadant dans des gorges escarpées, est semée de dizaines de bourgs, de villages et de centaines de fermes souvent isolées. En Gévaudan, où l’altitude moyenne est d’environ mille mètres, la nature est fort belle, mais rude et puissante. Ses habitants sont des fermiers, qui vivent pauvrement de l’élevage et de leurs cultures.
Soudain, des pleurs et des cris de douleur. Une fillette de huit ans arrive en hurlant dans une cour de ferme. Ses parents, en plein labeur, sont stupéfaits. Ils ne reconnaissent pas leur fille ! Son visage est maculé de sang. Ses mains aussi. Ses vêtements sont déchirés et sa poitrine est couverte de griffures sanguinolentes. Ses prunelles dilatées expriment encore une terreur inouïe.
Entre deux sanglots, elle tente d’expliquer qu’elle vient d’être attaquée par une bête monstrueuse et sauvage. Ses parents sont muets de stupéfaction… Les vaches qu’elle gardait au champ, explique-t-elle, l’ont défendue et sont parvenues à chasser le monstre à coups de cornes.
La bête sanglante du Gévaudan